Discours anti-austérité, Europe et poulet de Bresse sont au menu dimanche de la Fête de la rose de Frangy-en-Bresse en Saône-et-Loire. La vedette de cette édition sera le bouillonnant Grec Yanis Varoufakis, ex-ministre des Finances, aux côtés d'un autre trublion, Arnaud Montebourg. Il est l'invité d'honneur de ce rendez-vous socialiste initié en 1973 par Pierre Joxe dans ce village bourguignon de 600 âmes, ancien fief électoral de Montebourg.
Une "trajectoire commune". Frangy 2015 "sera un Frangy qui discutera de l'avenir de l'Europe. C'est important de faire parler les grands témoins pour l'histoire mais aussi l'avenir de l'Europe. Yanis Varoufakis était présent dans la négociation et il a vu et entendu", a déclaré l’ancien ministre français de l’Economie. "Une trajectoire assez commune" avec Arnaud Montebourg, glisse Denis Lamard, président des Amis de la Rose. Ex-star du gouvernement d'Alexis Tsipras, Yanis Varoufakis, économiste au fort tempérament, avait prôné une ligne dure face aux créanciers de la Grèce. Il a démissionné au lendemain de la victoire du "non" au référendum sur les économies demandées à Athènes par ses créanciers.
Le "rendez-vous des oubliés". Les deux hommes, qui ne se connaissaient pas, se sont rencontrés fin juillet avec leurs compagnes en Grèce, chez le couple Varoufakis. La rencontre de ces deux trublions fait grincer des dents au PS et au gouvernement ? La députée socialiste de la circonscription Cécile Untermaier appelle à la sérénité : "Ce n'est pas une injure d'inviter une personne qui a travaillé avec l'Eurogroupe". Frangy est le "rendez-vous des oubliés", a de son côté ironisé le sénateur PS Luc Carvounas, proche de Manuel Valls: Montebourg, "qui veut encore montrer qu'il pèse au sein de la famille socialiste tout en se disant hors de la mêlée", et Varoufakis, "qui en pleine élection grecque doit montrer qu'il existe encore".
Une intervention attendue. Varoufakis, qui a rencontré Jean-Luc Mélenchon lors de son court passage à Paris, "À Frangy, je lancerai un réseau européen de progressistes (...) Les problèmes auxquels la France fait face sont les mêmes qu'ailleurs (...) Il faut relancer le dialogue et rétablir ce qui a été complètement perdu : la démocratie", a-t-il déclaré dans le Journal du dimanche avant son discours très attendu de dimanche après-midi.