Mercredi, après le discours de politique générale prononcé par Édouard Philippe, les groupes politiques à l'Assemblée nationale vont voter, ou non, la confiance au Premier ministre. Une majorité d'entre eux votera contre.
Lors de la première, le 4 juillet 2017, les trois quarts des Républicains, soit 75 élus, s'étaient abstenus, et 23 avaient voté contre. Et si les Insoumis et une grande majorité de communistes avaient déjà voté contre, les socialistes s'étaient partagés entre 23 abstentions, 5 contre et 3 pour.
Les Républicains scrutés
Les positions se sont raidies. "Très majoritairement, le groupe votera contre, sauf bouleversement général, changement de cap complet du Premier ministre mais je n'ai pas l'impression que ce soit cela qui se profile", a déclaré le patron du groupe LR Christian Jacob devant la presse. "Je suis convaincu qu'il y a besoin plus que jamais d'avoir une opposition républicaine, solide à l'Assemblée nationale, au Sénat et plus largement en France", a ajouté le président du premier groupe d'opposition, alors que LREM tente de rallier des élus notamment LR depuis la défaite historique du parti aux européennes. Mais Christian Jacob, confiant, parie sur "très peu" d'abstentions parmi ses troupes.
La gauche votera contre
À gauche, les socialistes voteront contre la confiance, a indiqué leur cheffe de file Valérie Rabault. "Tout cela risque à nouveau d'être de l'esbroufe. Aux élections, la majorité a gagné sur une offre politique qui est une offre politique de droite, libérale et conservatrice. Je ne vois pas pourquoi ils changeraient de ce point de vue-là", a ajouté Boris Vallaud, un des porte-parole.
"On prend les mêmes et on recommence" pour l'acte II du quinquennat, sans "nouveau souffle démocratique" et sans "inflexion de la politique menée", qui penche "à droite", estime aussi Sébastien Jumel, porte-parole des communistes. Pour LFI, c'est le président du groupe Jean-Luc Mélenchon qui s'exprimera, alors que sa parole est attendue depuis le résultat très décevant aux élections européennes qui a aussi ouvert une crise au parti.
Certains groupes sont partagés
Alors que les députés RN qui siègent parmi les non-inscrits voteront aussi contre, d'autres groupes devraient se partager entre pour et abstention côté UDI-Agir (comme en 2017) et entre abstention et contre côté Libertés et territoires (groupe créé en octobre 2018 qui se revendique indépendant).
LREM et MoDem évidemment pour
Pour leur part, les députés LREM et leurs alliés MoDem vont naturellement voter pour. Mais une "marcheuse", Cécile Rilhac, a dit mardi matin devant son groupe hésiter encore avec une abstention, demandant au Premier ministre présent comment il allait "unir" les Français, selon des participants. Le président de l'Assemblée Richard Ferrand l'a prévenue qu'une abstention serait "péché mortel" sur la confiance, c'est-à-dire devrait valoir exclusion du groupe majoritaire.