Trop tarder à diversifier l'alimentation d'un enfant augmenterait le risque qu'il soit allergique plus tard. C'est le résultat d'une étude publiée dans la revue Allergy. Pilotée par l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) et menée sur plus de 6.600 enfants nés en 2011, l'expérience révèle que commencer à manger certains aliments à partir de l'âge de 10 mois doublerait le risque d'allergie alimentaire plus tard.
Tolérance orale
Les œufs, le poisson, le blé ou encore les produits laitiers : si un enfant n'a pas gouté à ces 4 allergènes avant ses 10 mois, il a deux fois plus de risque de développer une allergie alimentaire, de l'eczéma, ou encore de l'asthme avant l'âge de 5 ans. Pourtant, parmi les 6.000 enfants qui ont participé à l'étude, seulement 62% ont eu une alimentation diversifiée à partir de 4 mois. Introduire tous les aliments dès cet âge est primordial précise Blandine de Lauzon Guillain, directrice de recherche à l'INRAE, et responsable de l'étude.
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"Pour que l'enfant puisse développer une tolérance aux protéines alimentaires, il est nécessaire qu'il soit exposé à cette protéine. Et donc, le fait de retarder la consommation de ces aliments ne permet pas l'acquisition de la tolérance orale", souligne la spécialiste au micro d'Europe 1. Ces travaux confirment l'importance de ne pas retarder l'introduction des allergènes et les recommandations faites par les autorités sanitaires depuis 2021. S'il y a des antécédents d'allergie dans la famille, la diversification alimentaire reste préconisée dès 4 mois mais il est conseillé d'en parler avec le pédiatre avant.