"Sans ça, vous pensez qu'il pourrait aller chez le kiné à un kilomètre de la maison ? Jamais !" Carmen est en colère : le médicament que prend son mari William depuis deux ans contre la maladie d'Alzheimer n'est plus remboursé par la Sécurité sociale depuis mercredi. Les quatre médicaments concernés sont l’Aricept (donépézil), l’Ebixa (mémantine), l’Exelon (rivastigmine) et le Reminyl (galantamine), et leurs génériques.
"Je trouve ça fâcheux", estime le docteur Olivier de Ladoucette, gériatre et psychiatre à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, président de la Fondation pour la recherche sur la maladie d'Alzheimer invité d'Europe Midi. "C'est une erreur de dérembourser ces quatre médicaments. Même si le bénéfice n'est pas énorme, il existe."
"Difficile d'évaluer le bénéfice réel". "Avec une maladie incurable, c'est très dommage d'entraver la possibilité pour les patients de prendre un médicament qui peut leur donner une petite chance d'aller mieux", développe-t-il dans Europe Midi. "Là où c'est compliqué, c'est que ces médicaments servent à freiner un déclin et il est difficile d'évaluer le bénéfice réel.
"Dans certains cas, les patients sont améliorés mais dans la plupart des cas, le déclin est freiné", poursuit le praticien. "Lorsque nous sommes contraints d'arrêter le traitement, on voit une chute très rapide de leurs fonctions cognitives." Pour empêcher ce déremboursement de l’Aricept (donépézil), l’Ebixa (mémantine), l’Exelon (rivastigmine) et le Reminyl (galantamine), ainsi que leurs génériques, des neurologues ont déposé un recours au Conseil d'État.