"C'est toujours une histoire personnelle au départ". Invité d’Europe 1 samedi, Michel-Edouard Leclerc s’est confié sur les raisons de son engagement en faveur de la recherche contre la maladie d’Alzheimer. Le groupe Leclerc vient en effet de lancer "l’opération orchidée" : jusqu’au 30 septembre, ceux qui le souhaitent peuvent acheter en magasin une orchidée (8 euros 95), et les bénéfices seront reversés à la Fondation pour le recherche contre la maladie.
"J'ai vu la violence en lui". "J'ai vu mon père atteint d'Alzheimer, je l'ai vu perdre toutes notions des choses. J'ai vu sa révolte lorsqu'il a pris conscience qu'il n'y avait pas de voie de Salut. J'ai vu la violence en lui, je l'ai vu s'infantiliser, tromper son monde parce qu’il était bon orateur", se rappelle Michel-Edouard Leclerc, fils d‘Edouard Leclerc, fondateur de la chaîne de supermarchés éponyme. "Les journalistes et les gens autour de lui ne se rendaient pas compte, car il a une tchatche pas possible. […] Il trompait son monde mais il ne répondait pas aux questions, il ne les comprenait même pas. […] Ça a été une dégénérescence très lente", détaille l’actuel dirigeant du groupe au micro d’Europe 1.
"J'ai vu le drame de ma mère". Michel-Edouard Leclerc insiste sur l’urgence de lutter contre une maladie qui n’a toujours pas de remède, et qui frappe bien au-delà des malades eux-mêmes. "J'ai vu le drame de ma mère, qui a accompagné mon père. Ça ne touche pas que la vie des personnes affectées, ça touche la vie des épouses, des enfants, des proches", martèle-t-il. Et de poursuivre : "Même le cancer, on peut espérer une rémission, une guérison. Je ne dis pas que c'est la panacée mais il y a des moyens de lutte. Alzheimer, la dégénérescence, une fois que c'est partie, il y a comme l’impression d’un compte à rebours. Il y a une violence dans l'inéluctabilité des choses".
450.000 euros récoltés l'an dernier. L’an dernier, l’opération orchidée avait permis de lever 450.000 euros de fonds pour la Fondation. Une goutte d’eau face à l’immensité du défi que pose la maladie. Mais qui pourrait apporter une pierre non négligeable à l’édifice de la recherche, ô combien importante pour les patients et leurs proches.