La situation au sein des services d’urgence, d’hospitalisation et de réanimation des hôpitaux pédiatriques a atteint un seuil critique. Dans un contexte extrêmement préoccupant de flambée épidémique de bronchiolite, les kinésithérapeutes rappellent qu'ils peuvent prêter main forte et venir en appui des services d’urgence engorgés. Mais depuis un avis de la Haute autorité de santé (HAS) en 2019, ne recommandant pas la kiné respiratoire chez les enfants, peu de parents consultent pour une bronchiolite.
En l'absence de données, les autorités sanitaires ne recommandent plus la kiné respiratoire pour les enfants
Le bénéfice de la kiné respiratoire pour désencombrer les bronches des enfants malades de la bronchiolite n'est pas prouvé. C'est donc en l'absence de données à ce jour que les autorités sanitaires ne recommandent plus la pratique pour les enfants. Mais consulter un kinésithérapeute en cas de bronchiolite est possible pour le suivi de l'enfant.
"On est tout à fait capable d'identifier des signes de gravité"
Cela permettrait de désengorger les urgences, assure Pascale Matthieu, présidente de l'ordre des kinésithérapeutes. "Le kinésithérapeute examine l'enfant, interroge ses parents pour savoir quel est l'état de ses selles, est-ce qu'il a vomi, et puis, on évalue son degré d'encombrement au niveau du nez. On peut moucher, apprendre aux parents à moucher. On est tout à fait capable d'identifier des signes de gravité qui imposeraient alors d'aller dans un service d'urgence ou de consulter de nouveau le généraliste", explique-t-elle.
Selon une étude qui a analysé les précédentes épidémies de bronchiolite en Nouvelle-Aquitaine, la kiné respiratoire permettrait de diminuer de 13% les passages aux urgences pédiatriques au CHU de Bordeaux.