C’est le cancer le plus fréquent chez la femme avec un nombre de cas en hausse et à en croire les chiffres de l'Institut national du cancer, de plus en plus de jeunes femmes souffrent d'un cancer du sein : avant l'âge de 40 ans, les cancers du sein représentent 5% de l'ensemble des cas et 3.000 nouveaux cas par an. Cette hausse est toutefois à relativiser puisqu'elle est globale et n'est pas propre à cette tranche d'âge mais elle serait liée à plusieurs facteurs.
"Le mot cancer fait peur"
Luna avait 26 ans quand elle apprend qu'elle a un cancer du sein. Maman d’un petit garçon de cinq ans et avec un travail à plein temps, sa vie est brutalement bouleversée. "Ça a été un choc parce que le mot cancer fait peur, il est souvent associé à la mort, en tout cas, c'est la première association que j'ai faite", se souvient-elle. "J'étais chamboulée, bouleversée, que ce soit sur le plan professionnel, personnel, sur ma vie de famille, ça a été très compliqué", décrit-elle.
"Je ne suis plus du tout la même personne parce que quand il nous arrive des choses comme ça, des grosses maladies, ça nous fait changer d'état d'esprit. Avant, j'étais quelqu'un de très stressé, aujourd'hui, je relativise beaucoup les situations et je vois la vie différemment", confie-t-elle au micro d'Europe 1. Touchée par un cancer hormonodépendant, Luna restera encore en traitement pendant trois ans.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette hausse
La hausse de ces cancers chez les jeunes femmes pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs : le surpoids, l'inactivité, la pollution atmosphérique et chimique, la consommation d'alcool, de tabac, énumère Anne-Vincent Salomon, médecin pathologiste à l’Institut Curie, directrice du nouvel Institut des cancers des femmes. "On peut prendre en main sa santé, par des gestes simples, en essayant d’avoir une hygiène de vie saine : ne pas fumer et puis boire avec modération", indique la médecin qui recommande ne pas consommer plus de sept verres par semaine. 8.000 cancers du sein par an sont attribuables à l'alcool, précise Anne-Vincent Salomon.
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Une palpation tous les ans
Aujourd'hui, le dépistage permet de détecter tôt une éventuelle anomalie ou un cancer avant l'apparition de symptômes et permet ainsi à 99 femmes sur 100 d’être en vie cinq ans après le diagnostic. Seulement organisé pour les femmes de 50 à 74 ans tous les deux ans, certains médecins plaident pour remonter cet âge à 45 ans. Après 74 ans, le dépistage n'est pas abandonné mais individualisé.
Pour les femmes plus jeunes, à partir de 25 ans, la meilleure solution reste la palpation régulière, tous les ans, par vous-même et par un médecin, un gynécologue ou une sage-femme.