Les produits à base d'hexahydrocannabinol (HHC), une molécule dérivée du cannabis mais actuellement en vente libre en France, seront interdits en France à compter de mardi, a annoncé lundi l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Cette décision fait suite à des travaux ayant montré que le HHC "présente un risque d'abus et de dépendance équivalent à celui du cannabis", a souligné l'ANSM dans un communiqué.
"Lutter contre les addictions"
Apparu sur le marché de la drogue aux États-Unis fin 2021, le HHC a été repéré pour la première fois en Europe en mai 2022, lors d'une saisie par des douaniers, retrace l'observatoire. Huit mois plus tard, il avait été identifié dans plus de 70% des pays membres de l'UE. Certains pays européens (Autriche, Belgique, Danemark et Royaume-Uni) l'ont récemment interdit. Depuis la première identification du HHC en Europe, deux autres cannabis de synthèse ont été détectés sur le continent : le HHC-acétate (HHCO) et l'hexahydrocannabiphorol (HHCP).
"Nous avons décidé d'inscrire l'hexahydrocannabinol (HHC) et deux de ses dérivés, le HHC-acétate (HHCO) et l'hexahydroxycannabiphorol (HHCP) sur la liste des produits stupéfiants. Ainsi, leur production, leur vente et leur usage notamment, sont interdits en France à partir du 13 juin 2023", a précisé l'ANSM.
Le ministre de la Santé François Braun avait annoncé il y a moins d'un mois leur interdiction prochaine. "Dès demain, la consommation et la vente du HHC seront interdites. Mon ministère est mobilisé pour protéger la santé des Français et lutter contre les addictions", a-t-il tweeté. L'ANSM a fondé sa décision sur des travaux des centres d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance-addictovigilance.
Une molécule de plus en plus commercialisée
Ces travaux ont montré que "la structure chimique de ces produits est proche de celle du delta-9 tétrahydrocannabinol (delta-9 THC), classé comme stupéfiant", selon l'ANSM. La molécule est connue de longue date par les scientifiques mais, depuis quelques mois, les autorités sanitaires de différents pays - Europe et États-Unis - ont constaté qu'elle était de plus en plus commercialisée sur internet ou dans des boutiques physiques.
Ses effets sont mal connus mais les addictologues tendent à les juger comparables à ceux du tétrahydrocannabinol (THC), la substance au cœur des effets psychoactifs du cannabis.