"Tout ça prend la poussière... C’est fermé depuis le mois de septembre", déplore le maire d'Oberbruck, Jacques Behra, en désignant compresses, bouteilles de désinfectant, écrans et webcams pas encore débarrassés. Il y avait tout ce qu'il fallait dans ce cabinet de télémédecine du Haut-Rhin, qui a fonctionné pendant trois ans. L'objectif du lieu, le premier de France, était de lutter contre les déserts médicaux en permettant aux patients de bénéficier du diagnostic de spécialistes non-présents sur place.
"Je suis triste que ça ferme", déclare Denise au micro d'Europe 1. "Une fois, j'ai eu des problèmes à l'œil et il y a eu de la neige. Je n'ai pas eu besoin d'aller chercher la voiture [pour aller consulter], j'ai débarqué ici." Elle raconte notamment les conversations par écrans interposés avec les médecins : "Il y en avait un à Avignon. Comme il neigeait, l’infirmier a dit 'on va lui envoyer une photo'." Désormais, Denise avoue se sentir abandonnée.
Besoin de médecins du secteur
"L’association qui gérait [le cabinet] ne s’en sortait pas financièrement parce qu’elle était soutenue par l’Agence régionale de santé et que celle-ci a arrêté l’expérimentation", explique Jacques Behra. Seules les consultations menées à distance par un médecin du secteur étaient remboursées. Or ces derniers sont de plus en plus difficile à dénicher. "On est peut-être parti un peu tôt, mais je suis convaincu que [la télémédecine] va marcher", conclut-il.