En France, de nombreux territoires sont privés de médecins. 3:40
  • Copié
Antoine Terrel
Sur Europe 1, Thierry Benoit, député UDI d'Ille-et-Vilaine, revient sur la proposition de loi déposée par une cinquantaine d'élus pour lutter contre la désertification médicale, et sur sa proposition choc d'obliger les jeunes médecins à exercer pendant trois ans dans un désert médical. "Il y a urgence à agir", alerte-t-il. 
INTERVIEW

La proposition risque de faire parler d'elle. Une cinquantaine de députés doivent déposer ce vendredi une proposition de loi à l'Assemblée nationale, consacrée à la lutte contre la désertification médicale. Leur mesure phare est simple : obliger les nouveaux diplômés à exercer pendant trois ans dans un désert médical. Un recours à l'obligation qu'assume Thierry Benoit, élu UDI d'Ille-et-Vilaine, figurant parmi les personnes à l'origine du texte, invité d'Europe 1. Pour lui, l'urgence de la situation impose ce genre de proposition radicale.

Les mesures incitatives de fonctionnent plus

"Depuis 15 ans, à l'Assemblée nationale, on évoque les mesures dites incitatives, comme la prime à l'installation, la défiscalisation, les maisons pluridisciplinaires de santé, la télémédecine", rappelle-t-il. Mais "il s'avère que ces mesures dites incitatives, que je soutiens depuis une quinzaine d'années, ne suffisent plus".

"La situation s'aggrave de jour en jour à travers le territoire national, que ce soit dans les grandes villes, les villes moyennes ou les territoires ruraux", alerte Thierry Benoît. Car les déserts médicaux ne sont "pas une spécificité des territoires ruraux". Au total, "6 à 8 millions de Français" n'ont pas de médecin référent.

"Former plus de jeunes médecins"

Face à cette situation, "il y a urgence à agir et à proposer des mesures de régulation aux côtés des mesures dites incitatives, afin de mieux répartir les médecins", insiste l'invité d'Europe 1. "La priorité numéro un, c'est de former plus de jeunes médecins. Ensuite, au cours des dix années de formation des médecins, il faut lever la pression sur les étudiants en médecine, sur les internes".

"Il faut mieux répartir sur l'ensemble du territoire national l'installation des médecins", poursuit l'élu. Or, "si on est conventionné trois ans pour aller exercer dans les territoires sous dotés, ça apporterait de la régulation".