Quand le travail met en péril notre santé. Selon une étude parue jeudi dans le journal spécialisé Stroke, travailler plus de dix heures par jour de façon prolongée, au moins cinquante jours par an, est associé à un risque d'AVC (accident vasculaire cérébral) supérieur à celui encouru en travaillant moins.
Sont concernés des gens qui travaillent plus de 10 heures par jour à raison d'au moins 50 jours par an. Avec un facteur aggravant : la durée. Sur un échantillon de 140.000 Français, les chercheurs ont observé plus d'AVC chez ceux qui travaillaient beaucoup pendant plus de 10 ans. Il pourrait y avoir à la fois un effet direct : le cœur et les artères s'épuisent, surtout en cas d'horaires décalés ou d'un travail de nuit. Mais aussi un effet indirect, quand le temps de travail prend le pas sur la vie privée, comme l'explique le professeur de médecine du travail, Alexis Descatha, au micro d'Europe 1.
Augmentation de la consommation de café et de tabac
"Il y a un effet indirect, avec des modifications de comportement : faire moins de sport, augmenter sa charge nutritionnelle, fumer plus, prendre plus de café", illustre-t-il, avant de préciser : "on n'est pas forcément sur des toxiques illicites".
Selon l'étude, parmi ceux qui présentent un risque accru d'AVC, on trouve notamment des professionnels du transport, des infirmières, des médecins, des cadres, des employés et même des salariés qui finissent un dossier chez eux le soir, et allongent leur journée de travail.