Le Comité national d'éthique juge possible d’aller plus loin que la loi Claeys-Leonetti actuellement en vigueur. Dans un avis rendu mardi, il n’écarte pas la mise en place d’une aide active à mourir, et il prévient que toute avancée doit se faire dans le respect de conditions strictes. En réalité, ce comité consultatif se dit ouvert à une aide active à mourir pour les patients dont le pronostic vital est engagé à moyen terme. L'euthanasie ou le suicide assisté, deux pratiques interdites en France, pourraient être autorisés.
Pour le moment, le texte repose sur l'accompagnement d'un malade dont le pronostic vital est engagé à court terme jusqu'à sa mort grâce à une sédation profonde. En clair, les traitements sont arrêtés, le patient est endormi et des anti-douleurs lui sont administrés jusqu’à la fin.
Laisser le choix aux professionnels de santé
L'avis du Comité tranche sur le plan éthique selon Claire Fourcade, médecin et présidente de la société française des soins palliatifs. "Dans un cadre, l'objectif est de soulager, dans l'autre, c'est de faire mourir. Donc la différence elle est là", appuie-t-elle au micro d'Europe 1. Pour elle, "la question qui va se poser pour notre société est celle des gens qui veulent mourir, des personnes qui sont toujours atteintes d'une maladie grave et incurable et qui pourraient décider d'anticiper leur mort. C'est ce qui fait la différence avec la loi actuelle."
Le Comité recommande de laisser le choix aux professionnels de santé. S'ils refusent la demande d’aide à mourir d’un malade, ils seront dans l’obligation d’orienter le patient vers un autre médecin.