Dans les abysses se trouve peut-être de quoi guérir du cancer. Au centre atlantique de Nantes, des chercheurs se penchent depuis des années sur une molécule issue d'une bactérie des fonds marins. Celle-ci est administrée à des souris souffrant d’un cancer des os. "On a montré qu’en traitant les souris avec notre molécule, il y avait moins de métastases pulmonaires, donc la survie des souris était aussi augmentée", détaille Sylvia Colliec-Jouault, de l'Ifremer, au micro d'Europe 1, à l'occasion de la journée mondiale de l'océan ce mercredi.
Une molécule pour corriger des déficits cognitifs
Les océans nous nourrissent, et ils pourraient donc aussi nous soigner. "On n’est qu’au Moyen-Age de la découverte de ce qu’on peut avoir dans l’océan", s'exclame Philippe Monbet, pour qui il reste une infinité de recherches à mener. Dans le pôle Mer Bretagne Atlantique où il est directeur adjoint, une société dissèque une éponge de mer et analyse une autre molécule. Elle permettrait de corriger des déficits cognitifs de personnes atteintes de trisomie 21 par exemple.
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"L’océan est sans doute l’avenir de notre armoire à pharmacie", assure-t-il. "Il est essentiel de les préserver parce que les océans, ils ont ce potentiel réservoir de molécules qui peuvent nous aider à mieux vivre et guérir de maladies qu’on n’arrive pas à guérir aujourd’hui", explique Philippe Monbet. La France tient d'ailleurs un rôle essentiel : elle possède la deuxième zone économique exclusive (ZEE) du monde, le deuxième plus gros potentiel de découvertes sous la surface de ses eaux territoriales.