À première vue, il s'agit d'un café comme les autres où l'on peut s'accouder au bar, boire un verre en terrasse. Mais sur le comptoir de "La maison perchée", des prospectus sensibilisent aux troubles psychiques. Assis au bar, Ulysse, 27 ans et bipolaire, finit son expresso. Il est un habitué des lieux.
"Je vis exactement la même chose"
"Ça fait du bien parce qu'on peut parler et discuter à 'La maison perchée'. On ne peut pas le faire en famille et avec les amis aussi, c'est un peu compliqué. Ils ne comprennent pas tout. Ça permet de voir qu'il y a d'autres gens comme nous aussi et le fait d'avoir cette possibilité-là, cette échappatoire, c'est très sympathique parce que je ne sais pas où j'en serai sinon".
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Ce jour-là, Ulysse échange avec Lison, une serveuse bénévole, elle aussi bipolaire : "Quand j'écris en hypomanie, ça va super vite dans ma tête et je me prends pour un génie" ; "Je vis exactement la même chose", rétorque Ulysse. Lison, comme les autres serveurs, ont tous suivi une formation pour accompagner les nouveaux diagnostiqués : "Aider une personne qui a une crise suicidaire ou psychotique. Comment bien présenter 'La maison perchée' aux gens, comment se protéger soi-même parce qu'on a un trouble, nous aussi, donc on peut être sujet à des rechutes. Il faut faire attention".
Ici, le café est ouvert tous les matins au grand public. L'objectif : combattre les idées reçues et montrer que l'on peut vivre avec ces maladies. "La maison perchée" est aussi présente sur internet afin d'être accessible à tous les malades de 18 à 40 ans, partout en France.