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L'aspartame, utilisé comme alternative au sucre, est-il vraiment dangereux pour la santé ?

Alexandre Bozio . 1 min
Santé : l'aspartame, utilisé comme alternative au sucre dans des milliers de produits, est-il dangereux pour la santé ?
Santé : l'aspartame, utilisé comme alternative au sucre dans des milliers de produits, est-il dangereux pour la santé ? Hans Lucas via AFP / © Thibaut Durand / Hans Lucas

L'aspartame, édulcorant artificiel utilisé depuis 1988, est lié à des risques accrus de cancers, maladies cardiovasculaires et diabète, selon des études récentes. Bien que l'OMS l'ait classé "peut-être cancérogène", aucune mesure n'a été prise. Face à ces préoccupations, des ONG ont lancé une pétition pour son interdiction.

Autorisé depuis 1988 en France et 1993 aux États-Unis, l'aspartame représente-t-il un vrai danger pour la santé ? Cet édulcorant artificiel, découvert en 1965, a un pouvoir sucrant à peu près 200 fois plus fort que le sucre. Très apprécié par l'industrie agroalimentaire, il permet d'offrir une alternance au saccharose, tout en évitant certains effets néfastes comme la prise de poids ou les risques de diabète. Mais de nombreuses études réalisées ces dernières années ont démontré que ce remplacement n'était pas sans risque.

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"Une augmentation des risques"

La Dr Mathilde Touvier, directrice de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), explique notamment avoir conduit une étude NutriNet-Santé au sein de son laboratoire, et le résultat est sans appel.

"Sur plus de 100.000 adultes pour qui on a récolté des informations sur leur alimentation et sur toutes les marques des produits qui ont été consommés, on a pu déduire les milligrammes d'aspartame consommés par jour en moyenne pour les participants", a-t-elle expliqué. "On a observé des associations avec une augmentation des risques de différentes maladies, dont différents cancers, maladies cardiovasculaires et diabète de type 2."

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En 2023, l'Organisation mondiale de la Santé a classé ce produit, présent selon Foodwatch dans plus de 6.000 produits, comme "peut-être cancérogène pour l'homme". Malgré cela, aucune mesure n'a été prise par les services publics. Ce mardi, l'ONG Foodwatch, la Ligue contre le cancer et l'application Yuka ont donc décidé de lancer une pétition pour l'interdiction de l'aspartame. D'autant plus que l'OMS a récemment assuré dans une étude que l'utilisation de l'aspartame n'apportait aucun bénéfice supplémentaire.

Des lobbies en opposition ?

Une chose est sûre, malgré cette pétition et l'avis de l'OMS, certaines entreprises très puissantes vont tout faire pour empêcher l'interdiction de l'aspartame. "C'est certain que les lobbies comme Coca et Pepsi en tête et les fabricants d'édulcorants sont vent debout. Ils avaient déjà extrêmement critiqué le rapport du Centre International de Recherche sur le Cancee (CIRC) en 2023 et c'est sûr que là, ça va être une fois de plus un bras de fer entre santé publique et intérêts économiques", indique Mathilde Touvier.

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À noter qu'étant donné que les additifs alimentaires sont évalués et régulés au niveau européen, le but de cette pétition est de pousser la France à faire le premier pas et servir de locomotive à l'Union européenne.