Les médecins bientôt payés en fonction de la pertinence des arrêts de travail ?

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J.R. avec AFP , modifié à
La Sécu veut revoir les conditions de versement de la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp), une prime octroyée aux médecins pour améliorer leurs pratiques. 

L'Assurance maladie veut introduire un "malus" aux praticiens qui ne respecteraient pas les objectifs de santé publique. La Sécu veut notamment favoriser la "pertinence" des prescriptions d'arrêts de travail. Elle espère ainsi inclure de nouveaux critères dans la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp), une sorte de prime octroyée aux médecins pour améliorer leurs pratiques. Les syndicats de médecins ont rendez-vous jeudi au siège de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) pour une nouvelle séance de négociations sur la convention médicale. Un texte qui régit, pour cinq ans, les relations entre les praticiens libéraux et la Sécu et fixe leurs honoraires. 

Un nombre d'arrêt de travail en fonction de la maladie. Dans un document élaboré en amont de la discussion et consacré à la Rosp, l'Assurance maladie propose d'introduire de nouveaux indicateurs permettant la rémunération des médecins atteignant certains objectifs. Sont concernés notamment la prescription de médicaments, l'organisation de leur cabinet ou encore la prévention.

Parmi ces objectifs, il y a également des indicateurs relatifs à la pertinence des prescriptions d'arrêt de travail (indemnités journalières) au regard des préconisations existantes. Les médecins sont par exemple invités à prescrire 5 jours d'arrêt de travail pour une grippe saisonnière, 3 pour une angine ou 21 jours pour une entorse grave lorsque le patient effectue "un travail physique lourd".

Une prime conséquente pour les médecins. La prime octroyée au titre des objectifs de santé publique représente un véritable 13e mois pour les praticiens. En 2015, près de 90.000 médecins ont perçu 4.500 euros en moyenne au titre de la Rosp. Assurance maladie et syndicats ont jusqu'à la fin de l'été pour signer une nouvelle convention. Il y a 15 jours, la commission des comptes de la Sécurité sociale notait que l'augmentation des indemnités journalières (+3,5% en 2015 par rapport à 2014) avait contribué au dérapage des dépenses de soins de ville. 

Les syndicats pas conquis. Reste que les syndicats sont loin d'être conquis par l'idée. Le président de MG France, Claude Leicher, reconnaît que les médecins "utilisent peu" les référentiels mais n'est pas favorable à leur inclusion dans la Rosp, en appelant à la liberté de jugement du médecin face aux besoins particuliers du patient. Il pointe en outre "la variabilité dans l'accessibilité" du site de l'Assurance maladie.