Et si des mutations de certains gènes expliquaient pourquoi des personnes sont des lève-tôt et d'autres des couche-tard ? C'est ce que suggère une étude publiée mardi dans la revue spécialisée Nature Communications.
Les rythmes circadiens ou biologiques, dont les cycles durent en moyenne 24 heures, sont communs aux organismes vivants. Ils ont une incidence sur presque tous les processus biologiques. Chez l'homme, l'horloge biologique, située au coeur du cerveau et formée de 20.000 neurones, permet de réguler certaines fonctions vitales sur une période d'environ 24 heures.
Pour fonctionner correctement et se resynchroniser en permanence sur 24 heures, l'horloge biologique se sert de signaux comme l'alimentation, l'exercice, la température extérieure, mais surtout la lumière. Certaines personnes ont toutefois naturellement tendance à se lever aux aurores sans réveil et à se coucher tôt, tandis qu'il est impossible pour les couche-tard d'émerger dès potron-minet.
Pas de lien relevé avec les troubles du sommeil. Une large étude dite d'"association pangénomique" (GWAS en anglais, pour genome-wide association study) a été menée sur 89.283 personnes pour explorer leur génome. Les chercheurs, basés en Californie, ont identifié une quinzaine de mutations génétiques spécifiquement associées aux personnes en bonne santé, ayant naturellement un réveil matinal. Ils ont également montré que sept de ces mutations étaient localisées à proximité de gènes déjà connus pour réguler le rythme circadien.
"Plusieurs gènes qui sécrètent des produits régulant le rythme circadien étaient déjà connus mais leur lien potentiel avec une préférence pour le matin n'était pas clair", soulignent les chercheurs. Ils ont également constaté chez les personnes matinales des variations génétiques près des gènes contrôlant la perception de la lumière. En revanche, aucun lien de cause à effet n'a été établi entre le fait d'être matinal et d'éventuels troubles du sommeil (insomnie, apnée du sommeil, sudation nocturne) ou un poids plus important.