Le printemps est bien là ! Et pour beaucoup, cela va de pair avec le nez qui coule, les yeux qui piquent. Quasiment tous les départements français sont désormais en alerte rouge pour allergie au pollen. En Ile-de-France, dans les Hauts-de-France, la Corse et le Grand Est, il existe un réseau de bénévoles : Pollin’air. Des volontaires qui observent les fleurs, les arbres autour de chez eux et lancent immédiatement une alerte au pollen, bien plus rapidement que les capteurs traditionnels.
"Dès que je sors, je déguste !"
À cette époque de l’année, Olivier a toujours un mouchoir en poche. Il est allergique aux graminées. "En ce moment c’est très compliqué : dès que je sors, je déguste !", confirme ce Strasbourgeois. Comme toutes les personnes allergiques, il a "le nez qui gratte, la gorge aussi, les yeux qui pleurent". Olivier prend des antihistaminiques "tous les jours", mais son traitement est encore plus efficace s’il le commence dès le début de la pollinisation des graminées, voire un peu avant. C’est justement là que le réseau Pollin’air devient utile.
Pétra habite dans les Vosges, en pleine nature, au bord d’un charmant ruisseau. Elle est l’une des 330 bénévoles de Pollin’air dans le Grand Est. Depuis trois ans, cette passionnée de jardinage observe attentivement la flore luxuriante autour de chez elle, un petit livret de botanique à la main. "Là, vous voyez la flouve odorante", dit-elle en saisissant délicatement un mince épi entre ses doigts. "Il pollinise", confirme-t-elle, désignant de petites particules plus claires au bout des feuilles. "Ce sont les pollens qui s’envolent avec le vent", explique-t-elle.
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Une alerte en temps réel
Quelques minutes plus tard, Pétra lance donc l’alerte sur le site de Pollin’air Grand Est, depuis son ordinateur. "Je sélectionne la plante que j’ai repérée, le réseau sait tout de suite où je suis, je dis qu’elle est en phase de pollinisation et je confirme mon observation".
L’information est ensuite envoyée en temps réel à ceux qui se sont inscrits sur le site, alors que les capteurs traditionnels pour mesurer le taux de pollen dans l’air transmettent généralement leurs résultats avec une semaine de décalage. De quoi permettre aux grands allergiques de commencer leur traitement le plus tôt possible. Et si vous aussi vous aimez observer les plantes autour de chez vous, sachez que Pollin’air cherche en permanence de nouveaux bénévoles.