Vous avez peut-être déjà réfléchi à augmenter votre volume fessier mais avant de vous lancer dans une telle opération, qu'il est plus judicieux de prévoir minimum trois mois avant d'exposer ses fesses sur une plage, il convient de connaître les différentes techniques, le coût et les risques d'une telle procédure. Vendredi dans "Sans rendez-vous" sur Europe 1, le Dr Philippe Levan, chirurgien plasticien, et membre de la SOFCEP (Société Française des Chirurgiens Esthétiques Plasticiens) explique tout ce qu'il faut savoir sur la chirurgie des fesses.
L'engouement des jeunes françaises pour l'embellissement des fesses
Si le Dr Philippe Levan observe un engouement pour l'embellissement des fessiers depuis une quinzaine d'années, il note une augmentation régulière des demandes depuis quatre ans. Temps durant lequel "le nombre de procédures a été multiplié par quatre", même si cela représente une "chirurgie de niche" par rapport à la chirurgie mammaire ou d'autres parties du corps. "Pour l'instant, on recense 12.500 procédures en France dont 20 % de prothèses, le reste étant des injections", expose-t-il dans "Sans rendez-vous" sur Europe 1 vendredi.
Comme pour les autres chirurgies, les patients sont à 90% des patientes. Le chirurgien plasticien constate que "l'âge moyen des demandes de chirurgie des fesses se situe autour de 30 ans, voire dans la tranche des 25-30 ans". Si cette chirurgie existe depuis les années 1950/60, elle n'était pas aussi codifiée que maintenant. "La vraie chirurgie des fesses encadrée, réglementée, avec des prothèses spécifiques pour les fesses date du début des années 2000", explique-t-il.
Le chirurgien plasticien distingue deux types de demandes. "80 à 90% sont extrêmement raisonnables", expose-t-il. "Ce sont des jeunes femmes complexées de ne pas avoir assez de fesses et elle demande quelque chose d'assez raisonnable en termes d'augmentation donc des prothèses de volume moyen avec un résultat absolument naturel", appuie-t-il. Seules "10 à 15% des demandes" concernent des femmes ayant déjà assez de volume mais voulant "ressembler à quelques stars des réseaux sociaux et qui demandent une morphologie assez particulière".
Trois techniques pour augmenter son fessier
Actuellement, il existe trois techniques sérieuses : les implants fessiers ou prothèses de fesses, l'injection de graisse ou le transfert de graisse et l'utilisation de produits de comblement type acide hyaluronique donc une substance synthétique. S'il y a peu de chirurgiens spécialisés uniquement dans la chirurgie des fesses, "l'ensemble des chirurgiens plasticiens savent faire des injections de graisses", souligne le Dr Philippe Levan. Mais ils sont "moins nombreux à bien connaître les techniques pour mettre des prothèses" car c'est une technique "plus complexe", dont "la courbe d'apprentissage technique est plus longue".
La pose d'implants nécessite "une heure de chirurgie sous anesthésie générale" et une hospitalisation comprenant une nuit en clinique. "La chirurgie se fait par deux cicatrices qui se trouvent dans le pli interfessier donc ça ne se voit absolument pas", détaille-t-il. Il n'existe pas plusieurs formes d'implants. "Si vous avez des fesses d'une certaine forme, vous les aurez en plus grandes dans la même forme. On ne peut pas changer de forme de fesses mais on peut les rendre plus rebondies, peut-être moins tombantes mais on reconnait bien les fesses d'origine", ajoute-t-il.
Concernant l'injection de graisse ou lipofilling, "l'ambulatoire est tout à fait envisageable avec des lipofilling de volumes modestes". Tout comme pour des prothèses chez des gens sans problèmes de santé particuliers. Pour l'injection de graisse, le chirurgien a besoin de "quantités assez importantes pour augmenter le volume de fesse" qu'il prend là où il y en a : sur la culotte de cheval, les cuisses, les hanches, l'abdomen… Mais attention, si vous avez peu de graisse, que vous êtes mince, "il ne faut pas partir sur cette technique" parce que sinon vous risquez d'avoir "des séquelles sur les types de prélèvement".
À noter que "les techniques peuvent se combiner" : on peut mettre des prothèses, et un peu de lipofilling autour. En ce qui concerne le résultat définitif, il faut compter jusqu'à un an mais le résultat est "assez stable" dès trois à six mois. En France, il faut compter entre "6.000 et 9.000 euros toutes techniques confondues" pour augmenter son fessier.
Une convalescence de 10 à 15 jours
Après une opération d'augmentation du volume fessier, la convalescence est plus ou moins longue et peut aller jusqu'à dix ou quinze jours. "Il faut prévoir deux semaines devant soi pour récupérer de ce type d'intervention, ne serait-ce que pour se rasseoir normalement", explique le Dr Philippe Levan. Les implants peuvent être un peu plus douloureux que les injections pour lesquelles les douleurs peuvent provenir des zones où la graisse a été prélevée plutôt que des zones où la graisse a été injectée.
Se remettre de ce type d'intervention nécessite simplement de l'auto-rééducation. Il est "important de prendre suffisamment d'antalgiques", note-t-il. "Les premiers jours, on travaille un peu la flexion des cuisses sur le tronc. On se met en appuie et on fléchit un peu plus chaque jour en fonction de l'assouplissement de la zone", détaille-t-il. "Et au bout de cinq jours ou une semaine, on peut s'asseoir normalement."
"La marche peut se faire dès le lendemain" mais "il est déconseillé de faire de grandes balades", prévient le chirurgien plasticien. Et concernant la reprise d'une activité sportive, en fonction du type de sport pratiqué, les personnes ayant subi une chirurgie peuvent s'y remettre "quatre à six semaines" après leur opération.
Les risques d'une chirurgie des fesses
Si toutes les chirurgies sont risquées, concernant la chirurgie des fesses, le risque majeur concerne non pas les prothèses mais les injections de graisse. "Depuis cinq ans, il y a une augmentation de demandes à travers le monde", note le Dr Philippe Levan. Si cette technique parait moins invasive que la pose d'implants, "ce type de chirurgie peut être risqué".
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"De la graisse injectée n'importe comment, dans des quantités trop importantes chez des patientes fragiles peut entraîner des décès", prévient-il. "On recense, pour cette technique, un décès pour 3.000 cas à travers le monde, ce qui est absolument énorme !", s'alarme le chirurgien plasticien.
Si la technique est légale en France, elle est aussi encadrée. "C'est tout l'intérêt des sociétés savantes comme la SOFCEP qui regroupe des chirurgiens hautement qualifiés et inscrits au conseil de l'ordre", appuie le Dr Philippe Levan. "C'est quand même un gage de sérieux par rapport à ce qu'on peut proposer", résume-t-il.