Les médecins sont en grève. Ils manifestent ce mardi contre la proposition de loi de la députée Stéphanie Rist, examinée au Sénat ce même jour. Ce texte qui ouvre l'accès direct à certains professionnels de santé comme les orthophonistes ou les kinésithérapeutes, sans passer par la case du rendez-vous avec le médecin généraliste, leur pose problème. "Nous, on demande juste à pouvoir employer du personnel administratif qui nous décharge des tâches administratives. Car notre travail, c'est de soigner et ça, on sait faire", explique au micro d'Europe 1 une médecin, un brin étonnée de la proposition de la députée.
"On demande juste à pouvoir être correctement rémunéré pour l'activité que l'on fournit", poursuit un de ses collègues. Tous dénoncent l'apparition d'une "médecine à deux vitesses". Mais, qu'est-ce qui pourrait changer ?
Les orthophonistes et kinésithérapeutes seraient accessibles sans ordonnance
Les infirmières en pratiques avancées, qui exercent au sein d'établissements médicaux, seraient autorisées à prescrire des médicaments délivrés uniquement sur ordonnance. Cette mesure fait polémique auprès des professionnels qui dénoncent une médecine au rabais. Les orthophonistes et les kinésithérapeutes seraient accessibles sans prescription préalable. Le nombre de séances de kiné sans diagnostic médical serait en revanche limité à 10.
Les pharmaciens pourraient dépister le cancer du col de l'utérus
Par ailleurs, pour désengorger les cabinets médicaux, les pharmaciens pourraient aussi voir leurs compétences élargies. Une ordonnance expirée depuis trois mois pourra être renouvelée par le pharmacien, si le patient n'a pas de médecin traitant. Les dépistages du cancer du col de l'utérus pourraient aussi être réalisés en officine. Si ce projet de loi est adopté par le Sénat, il repassera fin février pour un vote à l'Assemblée nationale.