Les dirigeants des laboratoires Crinex ont rendez-vous à 10h jeudi avec l'Agence nationale de sécurité du médicament (ASNM), après la mort d'un nourrisson à Paris le 21 décembre dernier à qui l'on avait administré de l'Uvestérol D. Les autorités sanitaires ont décidé de suspendre ce produit à cause de son mode d'administration par pipette et elles doivent désormais trouver comment le médicament peut être pris différemment.
Une pipette déjà modifiée plusieurs fois. Depuis plusieurs années déjà, Crinex et l'ASNM travaillent en étroite collaboration, l'Uvestérol D étant sous surveillance renforcée. En effet, depuis 2006, des centaines de nourrissons, qui avaient avalé le produit de travers, avaient été victimes de malaises. Le laboratoire a déjà modifié la pipette à deux reprises. Au départ, l'instrument n'avait qu'un seul orifice, le produit arrivait donc en trop grande quantité dans la gorge du bébé. En 2013, les laboratoires Crinex ont donc fabriqué une pipette dotée de quatre trous sur les côtés pour que le liquide se répartisse mieux dans la bouche de l'enfant. Enfin, en 2014, ils ont concentré la formule pour passer de l'équivalent de 20 gouttes à 4 gouttes par jour à avaler pour un nourrisson.
La laboratoire en danger ? Cette fois, les dirigeants du laboratoire ont l'intention de changer de mode d'administration. L'une des pistes évoquées est un compte-goutte, comme sur les flacons vendus en pharmacie. Cette innovation apparaît comme un gros défi pour ce petit laboratoire familial de 27 salariés. Crinex devra trouver une méthode, des matériaux, une chaîne de fabrication… Cela devrait prendre au moins plusieurs mois, voire une année. Selon l'un des responsables de Crinex, l'impact sur le laboratoire serait alors très important.