Un cimetière de dinosaures datant de 220 millions d'années a été découvert dans l'ouest de l'Argentine, avec des restes d'une dizaine d'animaux, ont annoncé mercredi des chercheurs argentins.
"Il y a près de dix individus distincts. C'est une masse d'os agglomérés, il n'y a pratiquement pas de sédiments. C'est comme s'ils avaient fait un puits et qu'ils l'avaient rempli d'os. C'est très impressionnant", a expliqué le paléontologue argentin Ricardo Martinez. Selon le scientifique de l'Institut et musée de sciences naturelles (IMCN) de l'Université de San Juan, "ces fossiles appartiennent au bassin de Ischigualasto, qui correspond à 220 millions d'années, une époque dont on connaît peu la faune".
Une découverte d'une "double importance"
Cette découverte "a une double importance car il y a au moins sept ou huit individus de dicynodontes, qui sont les ancêtres des mammifères, de la taille d'un bœuf, et d'autres archosauriens (reptiles) que nous ne connaissons pas encore et qui peuvent être des dinosaures ou un ancêtre des grands crocodiles", a expliqué Ricardo Martinez.
Ce "lit d'os" mesure entre un et deux mètres de diamètre et autant de profondeur. Pour expliquer les causes d'une telle accumulation d'os, les scientifiques émettent l'hypothèse qu'il y "a pu voir une époque de grande sécheresse et que, à cet endroit, il y avait de l'eau, un petit lac où venaient en masse les herbivores pour boire, et qu'à mesure que l'eau s'évaporait, les animaux s'affaiblissaient et mourraient sur place".
Un pays riche en fossiles de dinosaures
L'Argentine compte de très nombreux fossiles issus de trois périodes, le triasique, le jurassique et le crétacé de l'ère Mésozoïque. Ils appartiennent à des animaux différents de ceux rencontrés dans l'hémisphère nord. Les gisements de fossiles de dinosaures les plus importants se trouvent en Patagonie (sud), dans les régions de La Rioja et San Juan (ouest) et dans la province de Salta (nord).
Le cimetière a été découvert en septembre 2018 dans la province de San Juan (1.100 km à l'ouest de Buenos Aires), a précisé Cecilia Apaldetti, également chercheuse au sein de l'IMCN et membre du Conseil national des sciences et techniques (Conicet).