Le climat est influencé par les activités humaines, notamment quand elles produisent beaucoup de CO2. Mais d'autres événements historiques peuvent aussi être déterminants. Ainsi, le génocide des Amérindiens en Amérique au 16ème siècle aurait participé au refroidissement planétaire observable à cette période, selon une étude parue récemment la revue Quaternary Science Reviews rapportée par Le Figaro.
Plus d'arbres, moins de CO2. Les auteurs de cette étude, chercheurs à l'université de Leeds et à l'University College de Londres, part du principe que, en disparaissant, les Amérindiens ont libéré des milliers d'hectares cultivés, rendus par conséquent à la forêt. Les arbres, devenus plus nombreux à la surface du continent, ont donc absorbé davantage de CO2, diminuant ainsi l'effet de serre autour de la Terre.
56 millions d'hectare "libérés". Concrètement, ces chercheurs ont débord évalué à environ 60 millions le nombre d'Amérindiens vivant sur le continent américain quand les colons ont envahi ce dernier. En estimant que l'empreinte agricole de chacun d'entre eux étaient d'environ 1 hectare, ils en ont déduit que leur disparition, liée à l'esclavage ou aux maladies européennes contre lesquelles ils n'étaient pas immunisés, a pu libérer 56 millions d'hectares. Sans entretien, ces derniers se sont transformés en forêts.
Une des explications au "petit âge glaciaire" ? Selon les calculs des chercheurs, ce reboisement de l'Amérique a participé à la baisse de 47 à 67% de concentration de CO2 dans l'atmosphère entre 1520 et 1610. Assez pour qu'il y ait un impact à la baisse sur la température. Par conséquent, selon les auteurs de l’étude, le génocide des Amérindiens a contribué au "Petit âge glaciaire" qui a régné sur la Terre du 14ème au 19ème siècle.