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10 heures d'attente : à Mayotte, les rares stations essence ayant encore du carburant sont prises d'assaut

Wilfried Devillers - Mis à jour le . 1 min

Une semaine après le passage du cyclone Chido, la situation reste délicate à Mayotte. En plus de l'eau et de la nourriture, les habitants manquent également de carburant. À Mamoudzou, les automobilistes doivent faire la queue des heures pour avoir seulement 30 litres.

Une semaine après le passage du cyclone Chido à Mayotte, le bilan continue de s'alourdir : au moins 35 personnes ont perdu la vie lors de la catastrophe, et 2.500 personnes ont été blessées, dont 67 grièvement. Des chiffres largement sous-estimés néanmoins, tant le nombre de personnes vivant dans les bidonvilles est immense.

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En attendant la reconstruction, les habitants manquent de tout : nourriture, eau, mais aussi d'essence. Alors, devant les rares stations encore alimentées, les files de motos et de véhicules s'allongent. À Mamoudzou, une file de voitures à l'arrêt s'étend sur des centaines de mètres jusqu'à l'une des deux stations essence ouvertes de la ville. A la pompe, la fin d'une très longue attente pour Samir. 

Rationnement

"Ça fait trois jours que je suis là, je vais pouvoir alimenter la moto pour pouvoir aller chercher les denrées alimentaires. Et puis, ça va me permettre de prendre de l'essence pour le groupe électrogène pour pouvoir alimenter la maison", explique-t-il au micro d'Europe 1. 

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"J'ai le droit de prendre 30 litres. C'est une bonne quantité et un bon rationnement, car tout le monde en a besoin", poursuit-il. Le rationnement est en effet obligatoire face à la demande, et surtout, une file prioritaire existe pour les services de secours et de sécurité. 

Naas, lui, est infirmier libéral, il doit faire la queue comme tout le monde. "On n'est pas prioritaire. Donc, nos patients, on ne peut pas les voir actuellement. On n'a pas la possibilité de se rendre chez eux parce qu'on a plus de carburant", s'alarme-t-il. 

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Des heures d'attente, parfois pour rien

Sur le bord de la route deux hommes en sueur poussent une voiture jusqu'à la station. Il n'y a plus une goutte dans le réservoir. "Mes parents habitent au nord de l'île. Ça fait depuis samedi, après Cyclone, que je n'ai pas vu ma mère, ni mon père, ni mes sœurs, personne… Donc, j'aimerais bien avoir de l'essence pour monter au nord", explique l'un d'entre eux, avant que son ami n'ajoute : "Ça fait 10 heures qu'on attend. On est arrivés à 5h15 du matin, il est exactement 16h58", insiste-t-il. 

Mais, manque de chance, ils repartent quelques instants plus tard en poussant leur voiture, car la station vient de fermer. Une annonce accueillie par les cris de colère d'une centaine de personnes survoltées. Les policiers présents sur place sortent un flash-ball pour calmer la foule. 

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