Oppenheimer, le 12e long-métrage du réalisateur Christopher Nolan, domine le box-office. Vous êtes déjà 2 millions à avoir vu le film en France, cette semaine ! Le biopic de 3 heures revient sur la vie et l’œuvre du physicien américain qui a mis au point l’arme nucléaire. Alors que ce dimanche marque le 78e anniversaire des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki, qui ont fait plus de 210.000 morts les 6 et 9 août 1945, Europe 1 vous propose de revenir sur "le personnage" Oppenheimer. Le physicien américain avait-il conscience de ce qu’il avait créé ?
Il en porte jusqu’à la culpabilité, estime Virginie Ollagnier, autrice d’un récit très fouillé sur le père de la bombe atomique – qui a consacré 6 ans de recherche documentaire à son roman "Ils ont tué Oppenheimer ?" : "c’est Robert Oppenheimer qui va endosser la responsabilité de la bombe atomique, alors qu’il n’est qu’un homme parmi tous ceux qui ont participé à sa création. Mais c’est lui qui va porter la responsabilité…pour tous !", raconte Virginie Ollagnier.
"C’est un moment où il n’y a pas de regret"
Derrière l’invention de l’arme nucléaire, il y a la quête d’un scientifique brillant – pionnier de la recherche sur les trous noirs – avide d’explorer la matière. Mais, il y a aussi l’urgence d’une course à l’armement contre l’Allemagne nazie. Dès 1933, Oppenheimer fait venir sa famille juive aux États-Unis. "Ce n'est pas par hasard si la bombe atomique est mise en place. Elle est mise en place parce qu’Hitler est en train de faire travailler des scientifiques brillantissimes au développement d’une bombe. Des chercheurs qui ont par ailleurs été les enseignants de Robert Oppenheimer, à Göttingen par exemple", détaille la romancière.
"Donc les cerveaux américains et les réfugiés scientifiques aux États-Unis vont travailler eux-mêmes à la quête de cette bombe. C’est un moment finalement où il n'y a pas de regret."
Un militant qui croit à la dissuasion et à la paix dans la maitrise de l’atome
Par ailleurs, Robert Oppenheimer croit absolument au potentiel et au pouvoir dissuasif de la bombe atomique. "Il sait que les Soviétiques vont avoir la bombe et qu’ils l’envisagent comme une arme de dissuasion", raconte l’autrice. Conscient de son pouvoir de destruction massive, Oppenheimer va donc œuvrer à stabiliser ce monde qui vient de basculer inéluctablement dans l’ère nucléaire.
Dès 1945, le scientifique envisage l’après Hiroshima et Nagasaki. Il s’oppose au développement de la bombe "H", 1.000 fois plus puissante que la bombe atomique et milite pour que la recherche nucléaire soit strictement encadrée au niveau international.