Le rendez-vous. Ils refusent toujours d'abandonner leur combat contre la loi Taubra, plus de deux semaines après son vote définitif. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche partout en France, contre la mesure ouvrant le mariage aux homosexuels, à l'appel du collectif "La manif pour tous". En attendant la décision du Conseil constitutionnel, les "antis" restent déterminés pour faire pression et ont appelé à une nouvelle manifestation le 26 mai. "Des lois qui avaient été votées et qui avaient été retirées, il y en a eu plusieurs dans l'histoire récente", a souligné dimanche Ludovine de la Rochère, présidente du collectif, "absolument pas désespérée". Le mouvement "a été conçu il y a huit mois et il s'est développé comme une grossesse", a renchéri Laurence Tcheng, l'une des porte-parole.
La #ManifPourTous#5maiPartout c'est plus de 15 rassemblements qui totalisent 125.000 personnes QUI NE LÂCHENT RIEN !#versle26mai— La Manif Pour Tous (@LaManifPourTous) 5 mai 2013
15.000 à Paris. Environ 15.000 personnes, selon la police, se sont rassemblées dimanche à Paris pour réclamer le retrait de la loi ouvrant le mariage aux homosexuels. Agitant une multitude de drapeaux arborant le slogan "La manif pour tous" de couleurs bleu, rose, blanc mais aussi des drapeaux tricolores, les manifestants scandaient "Non à la politique fiction", "Non à la loi Taubira, non à la PMA, non à la GPA", ou encore "François, ta loi on n'en veut pas". Grands-parents, parents et enfants étaient rassemblées sur une immense esplanade, près de banderoles proclamant "Tous nés d'un homme et d'une femme - Non à la marchandisation des femmes" ou encore "La manif pour tous - On veut du boulot, pas du mariage homo".
[#PARIS] : En periode de vacances scolaires, regardez cette foule compacte qui continue de grossir ! #5MaiPartouttwitter.com/LaManifPourTou…— La Manif Pour Tous (@LaManifPourTous) 5 mai 2013
Barjot huée à Lyon. Entre 9.000 et 20.000 personnes, selon des sources police et organisateurs, ont également manifesté dimanche dans le centre de Lyon, en présence de Frigide Barjot, une des chefs de file du mouvement. "C'est formidable, extraordinaire", s'est-elle d'ailleurs écriée à propos du nombre de manifestants, estimant qu'après le vote de la loi "le pays connaît un moment de tension que seul le président de la République peut apaiser". Mais tout ne s'est pas passé de manière si "formidable" pour la porte-étendard du mouvement. Frigide Barjot a été très vivement huée par certains manifestants, notamment par des militants du GUD, mouvement étudiant d'extrême droite.
Des journalistes agressés à Rennes. Plusieurs milliers de manifestants, 20.000 selon les organisateurs, ont également défilé dimanche dans les rues de Rennes. La présidente du Parti Chrétien Démocrate, Christine Boutin, était présente, venue du Croisic, en Loire-Atlantique, où elle passait ses vacances, pour participer à la manifestation. Selon Christine Boutin, la manifestation était destinée "à donner un signal supplémentaire au président de la République pour qu'il retire cette loi". "Il faut absolument qu'il donne un signe d'apaisement", a-t-elle insisté. Quelques milliers d'opposants ont également défilé dans le reste de la France. Ils étaient, par exemple, entre 700 et 1.000 à Lille ou environ 1.400 à Toulouse. Les défilés ne se sont pas toujours passés sans incidents. À Rennes par exemple, des journalistes de la chaîne locale, RennesTV, raconte sur Twitter s'être faits agresser et casser leur caméra.
Notre équipe agressée par des manifestants #mariagepourtous . Grosse baston, des blessés. Nous portons plainte. #Rennes— Rennes TV (@RennesTV) 5 mai 2013
Petite précision, on a tout filmé. Et c'est bien des manifestants contre le #mariagepourtous qui ont agressés 2 membres de notre équipe.— Rennes TV (@RennesTV) 5 mai 2013
Camera morte, plainte déposée, on publiera tout demain matin. Voilà.— Rennes TV (@RennesTV) 5 mai 2013