INTERVIEW E1 - "Je pensais que c’était assez simple d’aider quelqu’un à mourir, qu’il suffisait d'aller demander à un médecin un peu compréhensif d’aider mon père à en finir. Et pas du tout, en France, ce n’est pas possible. Ça devient une véritable course d’obstacles", a témoigné l'écrivain Emmanuèle Bernheim, qui a aidé son père à mettre fin à ses jours. Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) doit rendre lundi les conclusions de la "Conférence citoyenne sur la fin de la vie" organisée à la demande de François Hollande.
"La première fois (qu'il me l'a demandé, ndlr), j’ai littéralement pris la fuite, je suis partie en courant. C’était assez insupportable à entendre. Cet homme qui était tellement vivant, curieux de tout, (…) tout à coup me demander de l’aider à en finir. Ma première réaction a été de m’enfuir", a poursuivi l'auteur du livre Tout s’est bien passé.
"J’ai très vite compris qu’il était inutile d’essayer de le convaincre et qu’il avait vraiment décidé de mourir. Il aimait tellement la vie que cette sous-vie d’hémiplégique et de dépendance lui était insupportable", a-t-elle poursuivi. Et Emmanuèle Bernheim de plaider pour une modification de la loi sur l'euthanasie car "quand il y a une volonté exprimée clairement réitérée, il faut l'entendre".