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À Marseille, les habitants des quartiers attendent de vrais changements dans la lutte contre les trafics

Stéphane Burgatt - Mis à jour le . 1 min

Statut du criminel "repenti" ou encore parquet spécial contre la criminalité organisée, les sénateurs étudient ce mardi un texte pour renforcer la lutte contre les trafiquants et éviter de basculer vers un "narco État". L'étude se déroule un an après une enquête parlementaire qui s'est intéressée à ce sujet et ces récentes conséquences.

L'étude de ce texte qui cherche à renforcer la lutte contre le narcotrafic commence ce mardi au Sénat. La proposition de loi vise également à un renforcement de l'OFAST, l'office antistupéfiants, ou encore des mesures pour frapper les dealers au portefeuille, alors que la situation ne cesse d'empirer dans les quartiers. Exemple à Marseille où les habitants sont partagés entre désespoir et atteinte de mesure forte. 

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Son fils a été tué à cause des guerres de territoire

Son fils a été abattu il y a 5 ans. Ouassila Benhamdi, présidente de l'association Conscience, dénonce le rôle des trafics : "On attend de la lumière parce que Marseille maintenant est noire, elle est triste, elle est en deuil. J'ai perdu un enfant de 21 ans. Il est sorti, m'a dit au revoir et n'est plus revenu. C'est par rapport aux narcotrafics, aux territoires, les points de deal et tout ça", se désole cette mère endeuillée.

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Elle déplore une situation qui ne cesse de se détériorer à Marseille : "Maintenant, c'est de partout. Ça s'aggrave de plus en plus. Avant, c'était que les quartiers nord, maintenant ce sont aussi les quartiers sud et même le centre-ville. On a tous peur, moi aussi. On ne sort pas la nuit, même moi, j'ai peur. Ce n'est pas une vie normale !".

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"Qu'ils soient jugés comme des terroristes"

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Qu'elles soient baptisées "pilonnages", "méthode globale" ou encore "place nette", pour de nombreux habitants, les récentes opérations anti-stupéfiants dans les cités ne sont que de la poudre aux yeux, comme pour cette mère de famille croisée près d'un snack : "Pour moi, c'est du théâtre parce que ça fait longtemps que cette affaire roule. Pour eux, mais pas pour nous. Nous, on ramasse et on vit avec. Pourquoi nos enfants se retrouvent dans un cas aussi désastreux ?" s'interroge-t-elle.

Mais d'autres gardent espoir, comme Laetitia Linon, porte-parole du collectif des familles de victimes. Elle espère une juridiction spécialisée comme pour l'anti-terrorisme : "Je ne comprends pas pourquoi on ne l'appliquerait pas en France. Je suis pour qu'ils soient jugés comme des terroristes, parce qu'ils terrorisent des milliers de personnes quand ils viennent tirer dans les quartiers. Donc, il faut des peines exemplaires comme pour le terrorisme et tout ce que cela conduit. Et avec un jury spécial qui ne serait peut-être pas menacé ou corrompu comme on a pu le voir dans certaines affaires", affirme-t-elle.

Mais, elle le reconnaît, il faudra se montrer patient avant d'observer des résultats.