Des dizaines de voyageurs excédés par les retards et les suppressions de trains ont bloqué pendant deux heures vendredi matin les voies de la gare de Nice-Riquier, empêchant toute circulation des trains Nice-Vintimille, a indiqué la SNCF. Entre 8h et 10h, "des dizaines d'usagers mécontents sont descendus sur les voies pour manifester leur colère", "un mouvement spontané", a expliqué un porte-parole de la SNCF Paca. Suite à l'intervention des forces de l'ordre "mais sans violence" selon la SNCF, les manifestants ont débloqué les voies et une délégation a été reçue par la direction locale.
Sur Twitter vendredi matin, des voyageurs de la ligne Nice-Vintimille relayaient des vidéos montrant l'occupation des voies. D'après les commentaires des usagers, trois trains avaient été supprimés tôt vendredi matin, et le quatrième n'avait pu démarrer car il était bondé.
En direct de la gare @SNCF de #NiceRiquier | Blocus du trafic #TER en direction de #Monaco les usagers lassés des trains complets et du manque de rames pour les @TERPACA_SNCF cc @Nice_Matin#Nice06pic.twitter.com/PIkIIcrweo
— Vincent Simon (@VSimon1985) 13 juillet 2018
Des problèmes matériels. Un tweet de SNCF TER PACA expliquait aux usagers vendredi matin les raisons de ces problèmes : "Depuis la sortie de grève, des problèmes matériels touchent cette ligne suite à la péremption des rames et leur maintenance. Cela a entraîné des suppressions ce matin et par conséquent une affluence voyageurs compromettant la sécurité et ainsi le départ des #TER". Sur le site de Nice-Matin vendredi, Eric Sauri, président de l'association Les naufragés du TER Grasse-Vintimille, déplore "que la SNCF ne dispose pas du matériel nécessaire pour répondre à la demande des usagers qui veulent aller travailler".
Un bras de fer avec la SNCF. La région Provence-Alpes-Côte d'Azur espère ouvrir le plus tôt possible à la concurrence son réseau de TER et a engagé depuis un an et demi un bras de fer avec la SNCF, refusant de signer la convention qui encadre l'exploitation des TER au motif qu'il y avait notamment trop de retards et d'annulations. Jeudi, le président de la région Renaud Muselier a écrit à la ministre des Transports Élisabeth Borne pour dénoncer "un chantage inadmissible de la SNCF", qui s'est opposée selon lui à l'achat de matériels roulants pour 170 millions d'euros financés par la région en raison des contentieux qui les opposent.
"Un chantage inadmissible" pour Estrosi. Vendredi, le maire de Nice et président délégué de la région Paca Christian Estrosi a lui aussi dénoncé sur Twitter l'attitude de la SNCF: "Je ne cautionne pas le blocage des voies ce matin en gare de #Nice06 Riquier mais je veux dénoncer l'attitude déplorable de la @SNCF et le chantage inadmissible qu'elle a engagé avec @maregionsud pénalisant au quotidien les usagers et les agents".
Dans un communiqué publié vendredi après-midi, la CGT Cheminots Paca a de son côté rappelé que "sur Nice (...) pour des raisons de manque de matériel, la direction SNCF a purement et simplement supprimé sans préavis, 6 trains causant la colère des usagers". Le syndicat ajoute que les dépôts où sont entretenues les rames "subissent des suppressions de personnel".