Les personnes en situation de handicap estiment que leur quotidien ne s'est pas amélioré depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron. Et ce en dépit des différentes annonces du gouvernement et promesses du chef de l'État. C'est ce qui ressort d'une enquête Ifop réalisée pour l'APF-France Handicap auprès de 2.534 personnes handicapées et 933 proches, qui démontre que 83% des sondés estiment que les engagements de campagne du président de la République n'ont pas été tenus, et 89% ne lui font pas confiance pour que les difficultés des personnes handicapées soient mieux prises en compte dans la société.
"Le constat est absolument pathétique", lance Frédéric Zeitoun, chroniqueur sur France 2 et en fauteuil roulant depuis la naissance, au micro de Wendy Bouchard sur Europe 1. Et pourtant, "ça fait des années et des années qu’à chaque élection présidentielle, on voit des présidents de la République faire des cartes blanches, prendre à bras-le-corps ce grand chantier".
"Ne pas réduire le sujet à une question de normes"
Patrice Tripoteau, directeur général adjoint de APF-France Handicap, demande quant à lui de "ne pas réduire le sujet à une question de normes" mais de l'aborder avec "une approche de non-discrimination liée à l’accessibilité". Concrètement, quand le manque d'accessibilité "empêche une personne de rentrer dans son magasin", c'est une forme de "discrimination indirecte qui doit être reconnue pénalement". "C’est comme ça qu’ont avancé les pays anglo-saxons, nord-américains et européens", plaide-t-il.
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Frédéric Zeitoun cite ensuite un autre exemple, le Québec, dont "l'approche est rigoureusement différente" : "Au Québec, vous posez la question 'est-ce que vous êtes accessibles ?', les mecs vous regardent avec des grands yeux." Leur réponse est simple : "On veut que vous puissiez dépenser votre argent chez nous."
Si un commerce n'est pas accessible pour une personne en situation de handicap, celle-ci va logiquement se tourner vers la concurrence et donc engendrer un manque à gagner pour celui dans lequel elle ne peut se rendre. "C'est une approche capitaliste" qui "peut choquer" reconnaît-il. Mais elle a au moins le mérite de s'avérer efficace.