Accident de car scolaire en Eure-et-Loir : des associations plaident pour un renforcement des contrôles de stupéfiants
Un bus scolaire a eu un accident en Eure-et-Loir ce jeudi matin, causant la mort d'une élève de 15 ans et faisant une quarantaine de blessés. Le conducteur s'est révélé positif à un premier test salivaire aux stupéfiants. Aujourd'hui, il n'existe aucun système de contrôle à la prise de stupéfiants pour les chauffeurs de car scolaire.
"Un drame absolu": l'émotion était particulièrement forte après la mort d'une lycéenne dans un accident de car scolaire, qui a également blessé 20 élèves en se couchant sur la voie, jeudi matin près de Châteaudun (Eure-et-Loir) pour une raison encore inconnue.
Le conducteur, âgé de 26 ans et inconnu de la justice, a été placé en garde à vue. Un premier test salivaire aux stupéfiants s'est "révélé positif", a annoncé le parquet de Chartres, tout en appelant à la prudence. Le ministre des Transports Philippe Tabarot, qui s'est rendu à Châteaudun en début d'après-midi, a annoncé dans la foulée un renforcement des contrôles des chauffeurs, notamment "au niveau des stupéfiants".
Augmenter le nombre de contrôles routiers ?
Lorsqu'il s'installe au volant, le chauffeur d'un car scolaire doit souffler dans un éthylotest et il ne peut démarrer que s'il est négatif. En revanche, il n'existe aucun système de ce type pour les stupéfiants. Concrètement, pour dépister les consommateurs de drogue, il n'y a aujourd'hui que les contrôles routiers des forces de l'ordre.
"Concrètement, j'arrive sur un collège le matin, à la dépose des élèves, et je contrôle les conducteurs. Mais hormis ces opérations, il n'y a pas grand-chose", explique Eric Breton, directeur d'études à l'Association nationale des transports éducatifs.
Impossible de mettre en place des dépistages internes dans les entreprises de transport scolaire. La loi l'interdit. Seules les forces de l'ordre peuvent contraindre quelqu'un à s'y soumettre. Pour Pierre Chasseray, directeur de l'association 40 millions d'automobilistes, la priorité est d'augmenter drastiquement le nombre de contrôles routiers.
"La seule action que l'on peut mettre en place, c'est une police de la route et une probabilité de contrôle sur les stupéfiants au volant qui soit beaucoup plus forte car aujourd'hui, la probabilité d'être testée aux stupéfiants pour un conducteur de transport scolaire est proche de zéro", détaille-t-il.
D'après les chiffres des différentes associations, la conduite sous l'emprise de stupéfiants en France représentait en 2012 un accident sur dix. Aujourd'hui, c'est un sur quatre.