Le procès en appel de Georges Tron et de son ancienne adjointe doit se poursuivre jusqu'au 18 février. 1:32
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Guillaume Biet, édité par Ugo Pascolo
Virginie Ettel, l'une des deux anciennes employées de la mairie de Draveil qui accusent Georges Tron de viols et d'agressions sexuelles, a témoigné lors du procès en appel de l'affaire. Elle a décrit sa rencontre avec l'ancien député, les viols, mais aussi sa descente aux enfers qui l'a conduite à tenter de mettre fin à ses jours.  

Après la colère de Georges Tron la veille, les larmes de Virginie Ettel. Mardi, lors de la reprise du procès en appel de l'affaire pour laquelle le maire de Draveil et son ancienne adjointe à la Culture, Brigitte Gruel, sont accusés de viols et d'agressions sexuelles, la première des deux plaignantes a pris la parole. Durant près d'une heure, Virginie Ettel a détaillé son parcours. Cette femme blonde toute de noir vêtue a raconté posément - dans un premier temps - les premiers rendez-vous avec Georges Tron, alors qu'elle cherchait un travail. 

 

Un massage des pieds dès la première rencontre

Elle décrit notamment comment l'ancien député lui a massé les pieds dès leur première rencontre, y compris durant tout un repas au restaurant. Alors que l'attitude du maire inquiète beaucoup Virginie Ettel, l'assistante de l'édile la rassure en lui expliquant qu'il fait cela à tout le monde. Embauchée à l'accueil de la mairie, Virginie Ettel se retrouve pourtant à suivre le député dans ses déplacements.

Jusqu'ici très calme, l'ancienne employée de la mairie est soudainement submergée par l'émotion lorsqu'elle décrit le viol qu'elle affirme avoir subi fin 2009. Des faits qui se seraient déroulés à l'issue d'un déjeuner à la mairie en présence de Georges Tron et de son adjointe Brigitte Gruel. Une première agression qui sera suivie d'une seconde chez cette dernière, où Virginie Ettel s'était rendue car elle devait remettre l'agenda du maire en main propre. 

Une descente aux enfers

"Je me suis dit que ce n'était pas possible, qu'ils n'allaient pas oser recommencer", se souvient-elle à la barre, assurant avoir été incapable de réagir et être restée passive, les yeux fermés. L'ancienne employée raconte alors une véritable descente aux enfers : alcool, médicaments, tentative de suicide... mais aussi mensonges. Car pour échapper à son agresseur présumé, elle a prétendu avoir un cancer de l'utérus. "La seule solution", d'après elle. "Comme il [Georges Tron] est hypocondriaque, je me suis dit que ça pourrait l'empêcher."