Procès Tron : à la barre, le maire de Draveil nie encore et toujours les viols en réunion
Après trois semaines d'audience, l'interrogatoire de Georges Tron a commencé vendredi au palais de justice de Paris. L'ancien secrétaire d'État, acquitté en première instance, est jugé en appel pour viols en réunion sur deux ex-collaboratrices à la mairie de Draveil. Il a, une nouvelle fois, nié avec force les faits qui lui sont reprochés.
Droit comme un I, en costume sombre, Georges Tron, cheveux gris coiffés en arrière, dit la même chose depuis dix ans. "Je n'ai jamais eu de relation sexuelle ni consentie ni sous une forme contrainte ni avec Virginie Ettel ni avec Eva Loubrieu." Le maire de Draveil est jugé en appel depuis trois semaines pour les viols en réunion de ses deux anciennes collaboratrices . Acquitté en première instance, tout comme sa co-accusée Brigitte Gruel, l'édile n'a pas changé de ligne de défense : il nie tout en bloc.
Avant d'aborder les faits, la présidente a mené l'interrogatoire sur sa pratique de la réflexologie au bureau ou au restaurant. "Que le pied puisse avoir une connotation sexuelle ne m'a jamais échappé", admet Georges Tron, "mais la diversité des profils sur lesquels je pratiquais ôtait à mes yeux, peut-être naïvement, ce caractère érotique."
"Je me défends, peut-être maladroitement"
Quand on le confronte aux nombreux témoignages de femmes qui expliquent, elles, avoir subi des massage de pied à des moments aussi inattendus que lors d’une interview où d’un entretien préalable d’embauche, le maire se retranche derrière la vertu "pédagogique" et "thérapeutique" de ces gestes.
Georges Tron reconnaît pourtant avoir entendu des rumeurs de harcèlement sexuel qui le visaient au printemps 2010, soit un an avant les plaintes pour viols. Il avait alors monté un dossier sur Virginie Ettel, l'une des deux plaignantes. Ce genre de démarches ne sont-elles pas une forme d’intimidation ? Perdant patience, Georges Tron se récrie. "Quand une collaboratrice balance des saloperies sur votre compte… Je me défends, peut-être maladroitement."
"Cela me flattait"
Eva Loubrieu évoque quant à elle une dizaine de scènes de viols et d’agressions sexuelles. "Ça se serait passé deux fois par semaine et elle n’est pas capable de sortir une date où elle pourrait dire 'Monsieur Tron m’a bloquée dans son bureau, il m’a collée sur la moquette et on a fait une forme de kamasutra ensemble", s'énerve Georges Tron. Le maire de Draveil explique avoir été mis en garde contre la jeune femme. Il s’attarde sur ses tenues provoquantes, sa voix charmeuse, les messages insistants qu’elle lui a adressés et qu’il a faits consigner par huissier. La présidente s'étonne de voir Eva Loubrieu, alors en en CDD, promue malgré ce harcèlement sexuel dénoncé par l'accusé. "J'ai été imprudent", confesse-t-il. "Cela me flattait."
Georges Tron parait embarrassé quand la présidente le confronte aux écoutes de sa maitresse, la seule relation extra-conjugale qu’il reconnait. En octobre 2011, elle dit à une collègue de la mairie de Draveil : "Loubrieu est peut-être une salope, mais quand elle parle d’emprise je la comprends." L'édile dénonce alors "un double jeu" : "Elle prêchait le faux pour savoir le vrai." Le verdict de ce procès en appel sera connu mercredi 17 février, après trois semaines et demie d'audience.