La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a fustigé mercredi à l'Assemblée nationale des comportements dignes "d'un ordre réactionnaire d'un autre âge", après la demande d'élus de retirer les affiches d'une campagne de prévention du sida montrant des homosexuels. "Je veux vous dire mon indignation, ma colère face aux réactions de certains élus sur la campagne de prévention du sida, comme si la santé publique devait devenir prisonnière, otage, d'un ordre réactionnaire d'un autre âge et d'un autre temps", a-t-elle déclaré.
Retrait demandé par une dizaine de villes. "Nous devons dire non à l'homophobie, oui à la tolérance, oui à une société de liberté, de respect, de bienveillance", a-t-elle poursuivi, dénonçant sans la nommer les propos d'Isabelle Le Callennec, députée LR et soutien de François Fillon. Mardi, la députée avait estimé que la campagne gouvernementale était "très suggestive". Interrogée sur le "message" véhiculé, Isabelle Le Callennec avait sous-entendu qu'il incitait à l'homosexualité. "En tout cas les gens qui nous appellent, c'est les remarques qu'ils font, il faut les entendre", avait-elle dit.
"Comment s'étonner que se déversent sur les réseaux sociaux des torrents de haine", a répondu mercredi Marisol Touraine. Une dizaine de villes sur les 130 où la campagne est diffusée ont demandé le retrait des affiches. En réaction, la ministre de la Santé a annoncé saisir la justice administrative, "après la censure par certains maires de la campagne de prévention du VIH".