Un Français sur six est concerné. Il y a 11 millions d'aidants en France et plus de la moitié a une activité professionnelle. Pourtant en un an, seulement 15 900 aidants ont demandé un congé proche aidant qui permet de s'absenter pendant trois mois renouvelables. Mais il reste des obstacles. D'abord, la journée est désormais indemnisée à hauteur d'une cinquantaine d'euros par jour. Une avancée sociale dont le montant est souvent insuffisant par rapport à la perte de salaire engendré. Surtout, les salariés craignent d'être stigmatisés, même dans les grands groupes en pointe sur le sujet.
Des blocages persistants
"Je perçois parfois quelques appréhensions de la part de salariés qui, par pudeur, ne souhaitent pas communiquer sur leur situation", affirme Séverine Amargier, responsable de la politique handicap au sein du groupe Casino. Elle reconnaît avoir du mal à sensibiliser sur ce congé aidant. "On a assez peu de salariés qui ont opté pour ce congé. Malgré le fait qu'on ait une politique relativement ancienne sur le sujet et qu'on communique sur le sujet de l'aidant", affirme-t-elle. Par ailleurs, le gouvernement travaille à simplifier les démarches encore très fastidieuses pour obtenir ce congé auprès de la CAF.
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Des avancées insuffisantes
Pour sensibiliser les autorités à ces problématiques, des actions sont organisées partout en France en cette douzième journée nationale des aidants. "Les structures et les associations demandent des droits qui soient accessibles", explique Morgane Hiron, déléguée générale du collectif "Je t'aide" qui regroupe 27 associations d'aidants. Ce collectif a créé la journée nationale des aidants en 2010 pour rendre visibles les millions de Français qui aident un proche en perte d'autonomie ou en situation de handicap.
"On sait que le droit au répit a été inscrit dans la loi de 2015, mais c'est un droit qui n'est pas toujours effectif pour les aidants", détaille-t-elle. Le répit permet aux "proches aidés d'être accompagnés par des professionnels pendant que les aidants peuvent avoir un moment pour souffler et s'occuper de leur vie". Mais ce droit au répit n'est pas accessible sur l'ensemble du territoire. Trouver "une structure à côté de chez soi, adaptée à la pathologie de son proche" est parfois un challenge. "On sait qu'il y a beaucoup de cas complexes, par exemple de handicaps, d'autisme : toutes les structures ne peuvent pas accueillir, ou alors elles vont être loin, ce qui complexifie évidemment la vie pour les familles et les aidants", conclut la déléguée générale.