"Air Cocaïne" : des avocats demandent le renvoi de l'affaire en l'absence de deux acteurs-clé
Les deux passagers du Falcon 50 rempli de 680 kg de cocaïne intercepté sur le tarmac de Punta Cana en 2013 étant absents, plusieurs avocats ont demandé lundi le renvoi de l'affaire.
Plusieurs avocats ont demandé lundi matin le renvoi du procès de l'affaire "Air Cocaïne" , déplorant l'absence devant la cour d'assises spéciale des Bouches-du-Rhône de deux acteurs-clé de ce dossier à rebondissements.
Les deux passagers absents. Nicolas Pisapia et Alain Castany, les deux passagers du Falcon 50 rempli de 680 kg de cocaïne intercepté sur le tarmac de Punta Cana en 2013, ont obtenu ces derniers jours la disjonction de leur cas sur décision du président de la cour d'assises. Nicolas Pisapia est le dernier protagoniste toujours en République dominicaine de ce dossier d'importation de cocaïne "en bande organisée". Il se trouve sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter l'île, dans l'attente d'une décision de la cour suprême locale sur sa condamnation à 20 ans de prison. Alain Castany, un septuagénaire définitivement condamné à la même peine par la justice dominicaine et qui a pu être rapatrié par la voie légale en France, est quant à lui trop souffrant pour comparaître pour le délit "d'association de malfaiteurs".
"Il faut organiser un procès dans lequel chacun pourra s'exprimer de manière complète et contradictoire", a souligné Me Antoine Vey, l'avocat des deux pilotes du jet privé, Bruno Odos et Pascal Fauret, 58 et 59 ans, présents parmi les accusés. Les deux hommes s'étaient enfuis de République dominicaine après y avoir été eux aussi condamnés à la même peine. Les magistrats instructeurs considèrent qu'ils ne pouvaient ignorer transporter des centaines de kilos de cocaïne au cours de leurs vols transatlantiques.
"Soit vous êtes à la hauteur de ce procès, soit on se passe des deux personnages essentiels du dossier !", a lancé Me Frank Berton au président Jean-Luc Tournier. Ali Bouchareb, 47 ans, soupçonné d'être le commanditaire des vols et qu'il défend, "a le droit à un procès équitable", a-t-il ajouté.
L'avocat général demande à refuser le renvoi. "Nous n'avons aucune lisibilité sur la possibilité d'un renvoi à une date ultérieure", a répliqué l'avocat général Marc Gouton, demandant le rejet des demandes de la défense. Il a également souligné l'ampleur des actes d'instruction menés pendant six ans, qui ont permis d'établir une "foultitude d'éléments" accusatoires. Le tribunal a mis sa décision sur un éventuel renvoi en délibéré au milieu d'après-midi.