La direction d'Air France a proposé mardi à l'ensemble des syndicats "l'ouverture d'une négociation pluriannuelle sur les salaires (2019-2021)" pour sortir du conflit en cours depuis février, a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Elle demande aux onze syndicats appelant à la grève de "suspendre le conflit le temps de cette négociation" et promet, en cas d'accord, de revaloriser de 2% les grilles salariales pour 2018, contre 1% en deux temps prévu actuellement. "La dimension pluriannuelle permettra d'apporter des réponses aux revendications exprimées et d'inscrire dans le temps des mesures que la compagnie ne peut pas supporter de façon brutale", a-t-elle commenté.
Faute d'accord majoritaire avec les syndicats, la direction a appliqué en 2018 une augmentation générale, la première depuis 2011, de 0,6% au 1er avril et 0,4% au 1er octobre, en plus des augmentations individuelles (1,4% pour les personnels au sol) et de l'intéressement (130 millions d'euros). C'est insuffisant au regard des efforts passés et des résultats financiers du groupe aérien, pour l'intersyndicale de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d'hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et Sud), ainsi que l'Unac qui n'en fait pas partie. Ils réclament 6%.
Début des négociations le 12 avril. "Afin de mettre un terme à ce conflit, dans le cadre de cette négociation, la direction proposera d'appliquer une partie des mesures à venir dès le 1er avril 2018 en revalorisant les grilles de salaires de 1%, portant à 2% la revalorisation des grilles de rémunération pour 2018".
La négociation "débutera dès jeudi 12 avril, et il est proposé qu'elle se déroule sans interruption jusqu'à la finalisation d'un accord ouvert à la signature", est-il écrit. La discussion "engagée depuis deux semaines avec les organisations représentatives des pilotes se poursuivra dès lundi prochain autour des thèmes spécifiques pilotes", ajoute Franck Terner, directeur général d'Air France, dans un message interne adressé à l'ensemble des salariés.
"Je souhaite vivement que notre proposition permette de suspendre ce conflit", affirme le dirigeant dans le texte. "Ne pas lever les préavis de grève déposés, alors que nous serions en négociation, serait incompréhensible. Refuser cette main tendue serait une lourde responsabilité", dit-il.