Un rassemblement pour dire "non à l'antisémitisme". Face à l'augmentation de 74% des actes antisémites en 2018, avec encore récemment de nouvelles dégradations, dont la découverte de croix gammées barrant le visage de Simone Veil sur des boîtes aux lettres, ou encore les insultes proférées samedi contre le philosophe Alain Finkielkraut, 14 partis politiques, dont le Parti socialiste, La République en marche, Les Républicains, rejoints depuis par La France insoumise, ont invité les Français à se réunir mardi partout en France.
Quel ampleur pour la mobilisation ? Des rassemblements sont prévus place de la République à Paris, mais aussi à Toulouse, Lille, Strasbourg, Lyon, Marseille, Bordeaux, ou encore dans des villes plus petites comme Saint-Malo, Pau et Niort. Dans la capitale, des dizaines d’associations antiracistes ont déjà répondu présent. Mais le président d’honneur de la Licra, Alain Jakubowicz, redoute pourtant une faible mobilisation. "Qui va descendre dans la rue ? C'est la vraie question", interroge-t-il au micro d'Europe 1. "On verra effectivement ce que la société française est en mesure de prendre en considération, comment elle prend ce mal à son compte."
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Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, à l’initiative de ce rassemblement, se veut plus optimiste. "Il y aura du monde parce que depuis plusieurs jours je vois partout des femmes et des hommes qui me disent : 'on sera là'", assure-t-il. "Ça fait très longtemps qu'il n'y a pas eu ce geste magnifique de dizaines de milliers de Français qui viennent dire : 'l'antisémitisme, ce n'est pas la France !'"
Joindre les actes à la parole. Mais pour le président d’honneur de la Licra, derrière le symbole, il est temps d'apporter des réponses concrètes à la montée de l'antisémitisme. "Ces partis politiques qui organisent cette manifestation ont, pour la plupart, été aux affaires et on fait de grandes et belles déclarations depuis toujours, et sûrement très sincères, mais ça a donné quoi ?", pointe-t-il. "Il y a un décalage entre ces manifestations et la réalité du mal dont souffre notre société", déplore encore cet avocat. Si les principaux partis politiques ont rejoint l'appel du PS, le Rassemblement national ne défilera pas. Non convié par les organisateurs, le parti de Marine Le Pen ne veut pas s’y rendre pour ne pas susciter des provocations.