Après la canicule, mardi a été la journée la plus fraîche de l'été, selon Météo-France
Après avoir connu sa pire canicule après un 15 août, le pays a traversé mardi sa journée la plus fraîche de l'été avec un indicateur thermique national à 17,34°C, selon Météo-France. "L'écart aux moyennes saisonnières est passé de +8 à +16 °C jeudi dernier à - 12 °C à - 4 °C lundi."
La météo fait le grand écart en France : après avoir connu sa pire canicule après un 15 août , le pays a traversé mardi sa journée la plus fraîche de l'été avec un indicateur thermique national à 17,34°C, selon Météo-France. Dans les régions du Sud où la vague de chaleur a été comparable à celle historique de 2003, la chute du mercure a parfois dépassé les 20 degrés en seulement quelques jours, notamment en Auvergne Rhône-Alpes où la neige a fait son retour au-delà de 2.500 mètres.
Un écart conséquent avec les moyennes de saison
Mardi a été "la journée la plus fraîche de l'été météorologique 2023, devant le 7 août et le 28 août", a précisé mercredi le prévisionniste national, avec des températures à l'échelle nationale 2,56 degrés en dessous des normales de saison (période 1991-2020). Jeudi dernier, l'indicateur thermique national, qui représente une moyenne quotidienne de la température de l'air relevée dans 30 stations météorologiques représentatives du territoire, était de 27,8°C, un record jamais atteint après un 15 août depuis 1947. Mais depuis, un flux de nord-ouest combiné à une perturbation a fait chuter les températures sur l'Hexagone, avec des écarts au niveau local parfois impressionnants.
"L'écart aux moyennes saisonnières est passé de +8 à +16 °C jeudi dernier à - 12 °C à - 4 °C lundi", note Météo-France. Et mardi, une ville comme Lyon a perdu plus de 19 degrés en l'espace de 5 jours, passant de 41,4 °C jeudi à 22,3 °C. L'écart était encore plus important à Bourg Saint-Maurice (Savoie), passant de 37,5 °C à 13 degrés, tandis que Lons-le Saunier (Jura) a vu ses températures quasiment divisées par deux, de 39 °C à 19,8 °C. De la même manière, Embrun (Hautes-Alpes), après avoir connu une série inédite de 16 jours consécutifs avec une maximale supérieure à 32 °C, s'est retrouvée avec un mercure à 14,4 degrés lundi, soit son après-midi d'août la plus fraîche depuis le record mensuel bas du 20 août 1977.
Sur l'ensemble des Hautes-Alpes, l'indicateur thermique départemental était de 23 degrés il y a quelques jours, une valeur inédite tous mois confondus, et il était retombé à 7°C le 28 août. "Depuis qu'existe l'indicateur départemental en 1947, seules trois journées d'août ont été plus fraîches (en 1986, en 1963, et en 1948)", souligne Météo-France. Coté neige, il est tombé 25 cm de poudreuse lundi à Bonneval-sur-Arc (2.740 m), deuxième couche de neige fraîche la plus élevée en août depuis l'installation de la station en 1997, 32 cm à Bellecôte (3.000m) aussi en Savoie, et en Oisans, on peut estimer d'après les observations des refuges, qu'il est tombé entre 40 cm et 70 cm vers 3000 m, indique Météo-France.
La réalité du changement climatique n'est pas remise en cause
Sur le Mont Aigoual (1.567 m), où la température, le 23 août, a atteint 30,4 degrés, son record absolu, il n'a pas fait plus de 10 degrés le 27 août. Si le contraste peut paraître saisissant, "ce n'est pas exceptionnel même en août", souligne toutefois le prévisionniste de Météo-France, Gaëtan Heymes, sur le réseau social X (ex-Twitter). Il souligne que depuis 1896, il y a eu 275 journées en août avec des températures maximales strictement inférieures à 10°C au Mont Aigoual, contre seulement une journée au-dessus de 30 degrés, la semaine dernière.
Cela ne remet pas en cause la réalité du changement climatique : "un climat plus chaud peut encore connaître des évènements météos froids, mais ils deviennent moins fréquents et moins intenses", rappelle-t-il. Selon Météo-France, après cet épisode de fraîcheur, les températures devraient à nouveau remonter en fin de semaine.