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Stéphane Burgatt (à La Grande-Motte) avec AFP // Crédit photo : Pascal GUYOT / AFP
Quelques jours après l'incendie criminel de la synagogue de la station balnéaire de La Grande-Motte dans l'Hérault), environ 500 personnes étaient réunies ce lundi soir devant le lieu de culte. Tous souhaitent montrer l'unité des résidents face à cet acte épouvantable. 

48 heures après l'incendie criminel de la synagogue de la station balnéaire de La Grande Motte (Hérault), environ 500 personnes étaient réunies lundi soir devant le lieu de culte, en soutien à la communauté juive, en présence d'élus locaux et du préfet de l'Hérault. Sur une petite pancarte bleue, près de l'édifice religieux, quelqu'un a écrit : "Je suis Juif. Je suis Paty. Je suis Charlie. Je suis Français... Tous ensemble. Tous unis". Une évocation du professeur Samuel Paty, décapité en 2020 en banlieue parisienne par un jeune Tchétchène radicalisé, et de l'attentat contre Charlie Hebdo en 2015, au nom d'Al-Qaïda.

 

"Il voulait tuer des gens"

"Notre communauté et la ville de La Grande-Motte dans son ensemble a été blessée et meurtrie dans sa chair par un attentat terroriste et antisémite", a soutenu la présidente de la communauté juive de la commune, Sabine Atlan. "Aujourd'hui, je voudrais appeler comme le peuple juif en a toujours fait la preuve, à la résilience, à la solidarité et à la paix", a-t-elle également insisté. Pour sa part, le maire de La Grande Motte, Stéphan Rossignol, a rappelé qu'à "quelques minutes près c'est des fidèles qui auraient été présents et qui auraient pu être victimes de cet incendie".

Mis à part un policier municipal, légèrement blessé et absent lors de la cérémonie lundi soir, aucune victime humaine n'a été déplorée. Refusant "toute forme de relativisme", le préfet de l'Hérault, François-Xavier Lauch, a lui martelé que "cet acte était un attentat, parce qu'il voulait tuer des gens. Et cet acte était antisémite, parce qu'il s'en prenait aux Juifs."

Samedi matin, peu avant 08h30, le principal suspect, un Algérien de 33 ans en situation régulière en France, arrêté dès samedi soir à Nîmes (sud) après une cavale d'une quinzaine d'heures, avait mis le feu à sa propre voiture, qu'il avait garée dans le parking de la petite résidence située juste en face de la synagogue.

"On devient parano"

Keffieh rouge sur la tête, drapeau palestinien autour de la taille, d'où émergeait la crosse d'une arme de poing, selon les images des caméras de surveillance, l'homme, à visage découvert, avait ensuite escaladé l'enceinte de la synagogue et tenté de mettre le feu au bâtiment, en incendiant notamment deux autres véhicules. Au passage, il avait ouvert une bonbonne de gaz d'un barbecue trouvé sur place, provoquant son explosion. L'homme avait agi moins d'une demi-heure avant l'office matinal du shabbat, où étaient attendus de nombreux fidèles.

Avant la cérémonie lundi soir, des passants ont partagé leur émotion : "Je trouve ça navrant. Quand on va dans une grande surface, on se dit : 'Pourvu qu'il n'y ait pas une bombe', on devient parano", a confié à l'AFP Virginie Bourdin, secrétaire de 52 ans, sa fille sur le porte-bagages.