Ils sont ressortis globalement satisfaits. Après dix jours de grogne des policiers, les syndicats ont été reçus mercredi à l'Elysée. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a détaillé un plan de sécurité publique de 250 millions d'euros, salué par toutes les organisations syndicales.
Des "gestes forts". "Il y a des gestes forts, un budget, des avancées", s'est ainsi félicité Yves Lefebvre, secrétaire général d'Unité-SGP-FO. "Il serait populiste et poujadiste de prétendre le contraire", même si "tout n'est pas parfait". De fait, le gouvernement a décidé de répondre plus ou moins à toutes les revendications. Matérielles, d'abord, avec une grosse commande d'équipement : des casques, des boucliers, 21.700 gilets pare-balles et de nouvelles armes pour les équipages de terrain. Bernard Cazeneuve s'est aussi attaqué à une requête de longue date des policiers : mettre fin aux tâches indues, avec par exemple l'arrêt des gardes statiques devant les préfectures et les tribunaux. Des vigiles privés prendront le relais. Une enveloppe de quatre millions d'euros est prévue à cet effet.
Une réflexion sur la légitime défense. Par ailleurs, plusieurs mesures, symboliques mais importantes aux yeux de la police, ont été promises par le gouvernement, comme l'anonymisation des enquêteurs sur certaines procédures sensibles et de plus fortes sanctions en cas d'outrage. Enfin, en dépit des réticences du ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, une réflexion sur la révision du cadre de légitime défense va s'ouvrir. Elle doit porter ses fruits d'ici à la fin du mois de novembre. Pour Yves Lefebvre, une ombre au tableau cependant. "Il reste encore en suspens cette problématique grave qui divise les services de police à tous les niveaux aujourd'hui : celle de la politique du chiffre et de la course au résultat."
En revanche, le syndicaliste est très satisfait qu'"un calendrier [soit] fixé". "Je l'avais dit, on ne se contentera pas de promesses sans avoir un échéancier. Le calendrier est là. Il y a des éléments intéressants".