C'est devenu un effet de mode inspiré du football où beaucoup de supporters suivent les vols en période mercato pour savoir si un joueur va rejoindre leur club ou non. Mais désormais, ce sont les vols des grands patrons en jet privés sont scrutés de près. Leurs trajets sont détaillés sur les réseaux sociaux et évidemment critiqués pour les émissions de gaz à effet de serre engendrées.
Bernard Arnault particulièrement traqué
Le plus connu de ces comptes, c'est "I fly Bernard" qui détaille heure par heure, sur une carte, les allers et venues de Bernard Arnault. Il s’appuie sur des données rendues publiques par les services de régulation du trafic aérien. Derrière ce compte se trouve un jeune Français de 35 ans qui veut dénoncer "l’utilisation de jets comme des taxis".
En France, les jets privés représentent un vol sur dix qui décolle ou atterrit
Même chose pour le compte américain "Celebrity Jet" géré par un étudiant de 19 ans, qui traque en priorité les déplacements d’Elon Musk. Une démarche assez intrusive, mais qui s’explique par un sentiment d’injustice. C’est l’avis de Grégoire Carpentier, ingénieur en aéronautique spécialiste de la décarbonation du secteur.
"On a des personnes en ordre de grandeur qui vont émettre plus de CO2 que s'ils avaient pris un vol sur l'aviation commerciale, explique-t-il à Europe 1. "Il y a vraiment un excès de consommation de CO2 qui est pointé du doigt à l'heure où on se dit qu'il faut faire des efforts. Maintenant, la question qu'il faut se poser, c'est de savoir si cette personne, qui est le président de la République ou le président de Total, justifie son vol au regard de l'importance du voyage. On ne peut pas résoudre la question climatique ou énergétique en se rabattant sur des enjeux de moralité", précise-t-il.
En France, les jets privés représentent un vol sur dix qui décolle ou atterrit d’après l’ONG Transport et Environnement. La moitié de ces vols parcourant moins de 500 kilomètres.