Comment a-t-il pu passer à travers les mailles du filet ? La question revient, légitimement, alors que le procureur Jean-François Ricard, a dévoilé, lors d'une conférence de presse samedi, les premiers éléments de l'enquête sur la tuerie de jeudi à la Préfecture de police de Paris, qui a fait quatre morts et plusieurs blessés). Il a notamment insisté sur le profil du tueur et sur les éléments qui attestent de sa radicalisation islamiste depuis plusieurs années.
L'assaillant a ainsi prémédité son geste, employant un mode opératoire préconisé par des groupes terroristes. Le matin de l'attaque, il a échangé 33 sms avec sa femme, exclusivement à caractère religieux, et ce en l'espace d'une demi-heure. La garde à vue de cette femme de 38 ans a été prolongée.
Fréquentation de salafistes
Il est également avéré que l'assaillant priait à la mosquée de Gonesse en tenue traditionnelle et qu'il fréquentait des salafistes. Depuis 16 ans, pourtant, il travaillait à la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP). Cet agent administratif de 45 ans, connu et apprécié par ses collègues, n'a jamais suscité le moindre soupçon.
La plupart des autres agents n'étaient d'ailleurs pas au courant qu'il avait tenu des propos déplacé une fois, sur les attentats de Charlie Hebdo. Dans la foulée, ses supérieurs l'avaient rappelé à l'ordre mais sans aller plus loin. C'est également à cette période qu'il aurait décidé de ne plus faire la bise aux femmes mais de leur serrer la main à la place. Un an plus tard, il épousait une musulmane.
Des signaux qui sonnent comme une évidence
Les interrogations se multiplient donc, sur les failles de détection en interne. Comment son basculement vers l'islam radical a-t-il pu échapper à ses collègues pourtant aguerris en la matière ? Car, après coup, les éléments sur sa personnalité et son comportement sonnent comme une évidence. Avant son passage à l'acte, les signaux n'étaient toutefois pas si flagrants. L'assaillant, en charge de la maintenance des ordinateurs des fonctionnaires du renseignement parisien, avait donc accès à des informations hautement sensibles, notamment celles en lien avec l'islam radical.
la Direction centrale de la police judiciaire ainsi que la DGSI, ont été officiellement saisis de l'enquête par le parquet national antiterroriste vendredi.