"Je compte sur vous pour (...) ne pas venir en deux pièces", "Burkini/Jilbeb" autorisés : les consignes données par une association de femmes des quartiers Nord de Marseille pour passer une journée dans un parc aquatique privatisé pour l'occasion ont fait bondir la classe politique, du Front national au Parti socialiste.
"Pour moi, c'est une provocation". L'association Smile 13, qui se présente comme une "association socio-culturelle, sportive et d'entraide pour femmes et enfants" explique avoir "privatisé" le Speed Water Parc, situé aux Pennes-Mirabeau, près de Marseille pour le samedi 10 septembre. Le maire de la ville y voit une provocation. "Pour moi, c'est une provocation qui traduit un repli identitaire, bref, une manifestation dont on n'avait vraiment pas besoin dans le contexte actuel", lance Michel Amiel (divers gauche) sur Europe 1. "Au contraire, tout le monde fait des efforts considérables, que ce soit les musulmans, les chrétiens, les gens qui n'ont pas de religion, pour essayer de se regrouper autour d'un minimum de vivre-ensemble."
Un arrêté pour interdire l’événement. Le maire, qui assure ne pas avoir de contact avec l'association et le parc aquatique, a ainsi pris la décision de signer un arrêté municipal pour interdire la manifestation "au prétexte qu'elle est susceptible de troubler l'ordre public". "Le préfet prendra la décision de le valider ou de me demander de le retirer, ce que je ne ferai pas et à ce moment-là, c'est le juge administratif qui décide", explique-t-il.
"Une manifestation dangereuse". Patrick Mennucci et Samia Ghali, deux élus socialistes de Marseille, ont quant à eux dénoncé une polémique "inutile". "Il n'y a pas de polémique", rétorque Michel Amiel. "Je considère que tout en étant dans un domaine privé, la manifestation tient place dans un lieu accueillant du public. Ce n'est pas une piscine privée. Et à ce titre-là, je considère cette manifestation dangereuse", souligne-t-il, avant d'affirmer que dans sa ville, "il n'y a pas de problème communautaire, et je ne pense pas que ce soit cet événement qui va en créer. Je pense toutefois qu'une grande majorité de la population des Pennes-Mirabeau approuvera ma décision, ou en tout cas la comprendra."