Nathalie Appéré, maire PS de Rennes, où le burkini n'est pas interdit, a estimé mardi qu'il ne pouvait "être question de laïcité dans les piscines" où "les seules règles qui prévalent sont l'hygiène et la sécurité". "Il ne peut être question de laïcité quand on parle des piscines. La loi de 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État ne prévoit pas de police du vêtement. La laïcité impose la neutralité la plus stricte aux services publics et à ses agents, jamais aux usagers. C'est l'État qui est laïc, pas le citoyen", déclare Nathalie Appéré, dans un entretien au quotidien Ouest-France.
"Ceux qui ont intérêt à hystériser et instrumentaliser ce débat sont totalement ignorants"
Le conseil municipal de Grenoble a autorisé lundi soir le port du burkini dans les piscines municipales, au cœur d'une polémique depuis des semaines. Contactée par l'AFP la semaine dernière, la mairie de Rennes n'avait pas souhaité communiquer à ce sujet. "Ceux qui ont intérêt à hystériser et instrumentaliser ce débat sont totalement ignorants de la tradition juridique autant que la lettre du droit français", ajoute Nathalie Appéré. A Rennes, le règlement des piscines municipales, permettant aux hommes de porter des shorts de bain, avait été adopté à l'unanimité par le conseil municipal en 2018, rappelle Ouest-France.
"Cela ne pose aucune difficulté"
"Les maîtres-nageurs nous faisaient remonter que la chasse aux shorts de bain devenait compliquée, qu'ils avaient du mal à faire respecter le port du maillot", rappelle Nathalie Appéré au quotidien régional. "Le règlement intérieur n'était pas particulièrement clair. On y a donc intégré une recommandation (...) qui explicite que la tenue portée doit être conçue pour la baignade et exclusivement à l'usage de la baignade. Mais on n'a rien modifié, il n'y a aucune autorisation, aucune interdiction de quoi que ce soit", précise l'élue.
"Le précédent règlement n'interdisait pas davantage ce maillot de bain intégral", ajoute-t-elle, assurant que cette tenue de bain ne faisait pas polémique à Rennes. "Il y a quelques femmes en burkini qui fréquentent les piscines municipales, comme il y a d'ailleurs quelques triathlètes et des plongeurs sous-marins avec des maillots de bain intégral. Cela ne pose aucune difficulté. On a dû recevoir un courrier en mairie", ajoute la maire.