Après les résultats du classement Pisa, le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal a présenté ses mesures pour arrêter l'érosion du niveau des élèves français. Parmi ces dernières : le changement de formule du brevet des collèges l'année prochaine.
Une rentrée 2024 sous le signe des nouvelles mesures
Désormais, l'examen de fin de troisième conditionnera le passage au lycée. Y échouer interdira automatiquement l'inscription en seconde. Pour y arriver, plusieurs étapes du processus sont prévus. Dès juin prochain, les réunions d'harmonisation entre correcteurs appartiendront au passé. Ces dernières sont vues comme des réunions servant à gonfler les notes des élèves.
À partir de septembre, le contrôle continu prendra moins de place. Ce ne sont plus de simples validations de compétences qui seront prises en compte, ce qui avait tendance à lisser les résultats, mais la moyenne de l’élève dans chaque discipline.
Un chamboulement pour les établissements
"On redonne une stabilité à cet examen national", juge au micro d'Europe 1, Sébastien Planchenault, professeur de maths au collège. "Ça montre que le brevet est un diplôme de culture générale commun à tous les Français, quel qu'il soit", ajoute-t-il. Mais le plus gros changement restera l'annulation du passage en seconde si un élève n'obtient pas l'examen. Une annonce qui chamboule le calendrier d’affectation dans les lycées puisqu'il faudra désormais réétudier en juillet l'orientation d'un élève qui a échoué.
"Ça va poser de grosses difficultés techniques et obliger des services administratifs à travailler autrement. Ça risque de ne pas pouvoir se faire tel que le conçoit le ministre", assure Laurent Kaufmann, principal de collège et secrétaire fédéral du syndicat SGEN-CFDT. Et à partir de 2025, pour tous ceux qui ont raté le brevet - 12% des élèves de troisième aujourd’hui, direction la classe "prépa lycée", une année intermédiaire avant la seconde pour rattraper le retard.