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«L'impression de ne servir à rien» : violence, normes absurdes... Dans le sud-ouest, le blues des maires

Charles Luylier - Mis à jour le . 1 min

Face à la violence de certains et des normes toujours plus complexes et contradictoires à gérer, de plus en plus de maires songent à rendre leur écharpe tricolore. Dans les petites communes autour de Toulouse, ce constat est particulièrement vrai. Europe 1 est allée à leur rencontre.

Les maires de France sont-ils touchés par le blues ? À l'approche des élections municipales l'année prochaine, ils sont de plus en plus nombreux à se demander s'ils souhaitent se représenter ou non. Principales raisons qui les poussent à réfléchir : la violence de certains administrés, un État de plus en plus aux abonnés absents et des règles absurdes à n'en plus finir. 

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Sur les cinq dernières années, près de 7% des élus ont démissionné. Dans un petit village de 300 habitants à une centaine de kilomètres de Toulouse, la maire de la petite commune, Marie Bonzon est à bout. Pour de simples dos d'âne jugés trop haut ou une route mal entretenue, il lui arrive désormais d'être menacée par des citoyens. 

Violence et normes absurdes

"On reçoit une lettre de menace à peu près tous les deux mois. Là, par exemple, la personne m'écrit : 'Tu vas voir, je vais t'envoyer mon mari'... Mais vous imaginez quand même le délire, quoi", insiste-t-elle au micro d'Europe 1. "J'ai porté plainte le jour où elle a menacé de mort les emplois municipaux", poursuit-elle. 

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À ces violences s'ajoute l'empilement de normes kafkaïennes sans plus aucun soutien de l'État. C'est ce qui a convaincu Denis Turrel, maire de Carbonne, 6.000 habitants, de rendre son écharpe dans quelques mois. "Aujourd'hui, on est dans un état qui pose de la norme et après on se retrouve à devoir assumer des incohérences", note-t-il.

Des villes sans candidats aux prochaines élections ?

Avant d'ajouter : "Quand vous avez l'impression que vous ne savez plus à rien, au bout d'un moment ça devient un peu déprimant", confie-t-il. 

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Et alors qu'ils décident de rendre l'écharpe à la fin de leur mandat, plusieurs maires de toutes petites communes ici ne savent d'ailleurs même pas s'ils auront un successeur dans un an.