Après les fortes chaleurs qui ont entraîné une sécheresse des terres, les agriculteurs subissent les intempéries. Ce samedi, près de la moitié de la France était placée en vigilance orange pour orages. Les chutes de grêle ont chamboulé leur activité, notamment dans le Gers, où Europe 1 a rencontré deux viticulteurs qui ont subi de lourds dégâts.
Si toutes les parcelles n'ont pas encore été recensées, on estime que ce sont entre 4.000 et 5.000 hectares de vignes qui ont été touchés. Deux Côtes de Gascogne, de Floc de Gascogne mais surtout d'armagnac. La grêle est arrivée par l'ouest jusqu'au nord-est de cette zone et des grêlons de la taille parfois d'une balle de golf ont fait d'immenses dégâts dans les Landes et dans le Gers. Une dizaine d'exploitations ont perdu la totalité de leurs récoltes. Un véritable coup dur.
Une réforme des assurances pour mieux couvrir les agriculteurs ?
Installé à Castelnau-d'Auzan, Nicolas Bonnefemme a encore du mal à réaliser la violence de l'orage de grêle. "Il y a très peu de feuilles. Il n'y a quasiment plus de grappes", détaille-t-il au micro d'Europe 1. "Il y a 20 ans que je suis installé, je n'ai jamais vu ça. Mon père qui a 81 ans n'a jamais vu ça non plus. C'est un semblant d'apocalypse", désespère-t-il, "je ne sais pas ce qu'il faut faire avec la vigne. La laisser comme ça, la retailler ? Aujourd'hui, on est dans le néant", regrette le viticulteur.
"Devant chez moi, il n'y a plus rien", confie Vincent Piquemal, un autre viticulteur. "On se croirait en plein hiver. C'est désolant, une perte totale... Il n'y aura pas un litre de vin qui sortira du domaine et c'est également une perte de récolte pour 2023 par rapport aux grappes qui apparaîtront l'année prochaine. Les grappes se forment sur la vigne l'année d'avant dans les futurs bourgeons. Comme on est en période de stress, puisqu'il n'y a plus de feuilles, ces grappes se préformeront mal donc on peut escompter au mieux 50% l'année prochaine."
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Vincent Piquemal s'attend à être placé en état de catastrophe naturelle, mais souhaite surtout réformer le système des assurances pour qu'elles indemnisent mieux en cas de catastrophes exceptionnelles.