De plus en plus de victimes du «spoofing», une redoutable arnaque téléphonique

ARNARQUE
Une arnaque qui peut vous coûter plusieurs milliers d’euros ! (Image d'illustration) © Pixabay
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Mélanie Facchin
Une nouvelle arnaque téléphonique, extrêmement bien ficelée, fait de plus en plus de victimes en France ces derniers mois : le "spoofing". Les escrocs vous appellent sur votre téléphone portable en se faisant passer pour votre banque. Et cela peut vous coûter plusieurs milliers d’euros.

Attention au "spoofing", une nouvelle arnaque téléphonique qui fait de plus en plus de victimes en France. L’escroc vous appelle sur votre téléphone portable, en faisant apparaître le numéro de votre banque. Il a plein de renseignements personnels sur vous, vous met en confiance et vous soutire vos codes personnels pour bloquer de soi-disant opérations frauduleuses sur votre compte. Une arnaque qui peut vous coûter plusieurs milliers d’euros.

Cette arnaque est très bien rodée, menée par des professionnels. Tout le monde peut tomber dans le piège estime Jean-Jacques Latour du site cybermalveillance.gouv.fr. "Les escrocs appellent leurs victimes en se faisant passer pour leur agence bancaire, parfois en utilisant le numéro du service client de leur banque", explique-t-il.

 

"Il leur font croire qu’ils sont en train de repérer une fraude effectuée sur leur compte bancaire et prétextent qu’ils vont leur envoyer des codes d’annulation de ces transactions pour pouvoir arrêter la fraude", poursuit Jean-Jacques Latour. Sauf que ce ne sont pas des codes d’annulation qu’ils envoient à leurs victimes, "mais des codes d’achats qu’ils sont en train de faire avec des cartes bleues sur des sites souvent localisés à l’étranger".

"J’ai perdu 4000 euros"

Ces escrocs sont souvent très bien renseignés sur vous : "Ils connaissent déjà votre nom, votre prénom, votre adresse, votre numéro de téléphone", détaille ce spécialiste de la cybercriminalité. "Cela va vous mettre en confiance pour pouvoir tomber dans leur piège", précise-t-il. Jean-Jacques Latour, qui a du mal à estimer le nombre de victimes, au moins plusieurs dizaines par mois selon lui, précise que ce phénomène touche "toute la France et qu’il ne peut que prendre de l’ampleur dans les mois qui viennent".

Il y a deux mois, Nathalie, une Strasbourgeoise de 58 ans, s’est fait piéger. Ce jour-là, elle reçoit un appel sur son portable. Un homme se présente comme un consultant de sa banque et la met immédiatement en confiance. "Il m’a donné le nom de mon conseiller, mon nom de jeune fille, ma date de naissance" se souvient-elle. "Et il m’a dit : "Il y a une fraude sur votre compte donc je vous invite à ouvrir l’application de votre banque". Il incite alors Nathalie à entrer ses codes personnels et en trois quarts d’heure, il vide le Livret A de mon mari. "J’ai perdu 4.000 euros" soupire-t-elle, encore très choquée par cette mésaventure.

Une dizaine de plaintes par jour à Strasbourg

Nathalie est évidemment loin d’être la seule à s’être fait arnaquer. Aurore Champeau, chef de la brigade des fraudes au commissariat central de Strasbourg, enregistre environ une dizaine de plaintes chaque jour depuis plusieurs mois. Le préjudice peut s’élever à "une petite centaine d’euros", détaille la policière. "Mais ça peut aller jusqu’à 10.000 ou 15.000 euros" prévient-elle.

Alors comment éviter de se faire arnaquer ? "Il y a une règle d’or : on ne confie jamais ses codes personnels", martèle Aurore Champeau. "Si c’est vraiment votre banquier, il ne vous les demandera pas, et d’ailleurs il n’en n’a pas besoin. A partir du moment où on vous demande vos codes, c’est que c’est une arnaque" insiste-t-elle.

Si vous donnez effectivement vos codes personnels, sachez que votre banque vous considèrera comme responsable et donc ne vous remboursera pas. Il ne vous restera alors plus qu’à porter plainte pour escroquerie.