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Aurélien Fleurot, édité par Ugo Pascolo
En plus des jours de grève, la SNCF veut décompter du salaire des grévistes les jours de repos qui tombent entre deux grèves. Une mesure contestée en justice par les syndicats.

La grève commence à se faire sentir sur les fiches de paie. Alors que débute la sixième séquence du mouvement social perlé à la SNCF ce vendredi soir, les cheminots voient leur salaire mensuel amputé de plusieurs centaines d'euros. L'inquiétude gagne les rangs des grévistes alors que la direction souhaite prélever également les jours de repos qui tombent entre deux séquences de grève. 

"290 euros net en moins". "J'ai cinq jours de grève décomptés sur les six possibles au début du mois d'avril", explique Charlène, cheminote bretonne gréviste. "Ce qui équivaut à 290 euros net en mois sur mon salaire." Mais ce qu'elle redoute, comme tous les autres cheminots en grève, c'est la paie du mois de mai. Comme la comptabilité de la SNCF s'est arrêtée au 18 avril, le salaire de mai sera d'office amputé des six derniers jours de grève du mois d'avril. Sans compter les six autres jours potentiels du mois de mai.

Des jours de repos décomptés. La préoccupation est d'autant plus forte que la direction de la SNCF se montre inflexible et souhaite également décompter des salaires les jours de repos qui tombent entre deux grèves. "Les cheminots font, sur des préavis différents, deux jours de grève entrecoupés de trois jours de travail", explique Didier Aubert, secrétaire général de la CFDT Cheminots. "Dans ce cadre-là, les jours de repos ne sont pas intégrés dans les retenus de salaire. Mais c'est ce que la SNCF veut faire valoir", analyse le syndicaliste, qui dénonce une pratique illégale. "C'est pour cela que nous avons déposé un référé à l'encontre de cette pratique qui est une atteinte au droit de grève."

"Une pression financière pour décourager les grévistes". "Les agents vont avoir des retenues qui sont disproportionnées", c'est une pression financière "pour les inciter à renoncer au mouvement de grève", a fait valoir Dahbia Mesbahi, avocate de la CFDT et de l'Unsa, qui s'est joint à la procédure. De son côté, l'inspection du travail a demandé à l'entreprise de ne pas décompter ces jours de repos.